• le Duc d'Orleans


    Rien ne se faict des grans en ces bas lieux
    Que du hault Ciel le cours n'ayt ordonné,
    Et s'on vous veoit, Monsieur, tant adonné
    Au vray tuscan, c'est ouvraige des dieux.

    A qui pourroit ce langaige seoir mieulx
    Qu'à vous, qui seul au monde avez donné
    Certain espoir de vous veoir couronné
    Roy d'Italie hault et...

  • qui fut apres l'eclipse du soleil qui fut en Jenvyer


    Un grand devin tost apres la naissance
    Du nouveau duc à l'oracle s'enquit
    Pour quoy le jour qu'entre nous il nasquit
    De neige il cheult en tous lieux abundance.

    Pour vous donner - dict le dieu - cognoissance
    Qu'onques nul jour estre tant ne requit
    Marqué de blanc pour debvoir et...

  • en un faict d'armes 1550 à Blois


    Ceulx qui au ciel furent pieça receuz
    Par vertu vive et gestes heroicques,
    Voyant renaistre au monde euvres antiques
    Et voeuz divins en coeurs mortelz conceuz,

    Ont pensé n'estre amoindris ny deceuz
    Si, honnorant les spectacles publiques
    Du Regnateur des fortz peuples celtiques,
    En terre estoint de...

  • Nyer ne puis, Roy François, nullement,
    Que je ne sente encores quelque flamme
    D'amour au cueur qui peu à peu l'entame
    Pour le submectre à elle entierement.

    Mays estant plain d'un desir seullement,
    C'est de vous suyvre et du corps et de l'ame,
    Je luy resiste et faiz en sorte que ame
    N'a sur mon cueur entier commandement.

    Ce neantmoins les...

  • Sur la constance de son amitié

    Amarillis toute pleine de grâce
    Allait ces bords de ces fleurs dépouillant,
    Mais sous la main qui les allait cueillant,
    D'autres soudain renaissaient en leur place.

    Ces beaux cheveux où l'Amour s'entrelasse,
    Amour allait d'un doux air éveillant,
    Et s'il en voit quelqu'un s'éparpillant,
    Tout curieux soudain...

  • Ah ! vraiment c'est triste, ah ! vraiment ça finit trop mal,
    Il n'est pas permis d'être à ce point infortuné.
    Ah ! vraiment c'est trop la mort du naïf animal
    Qui voit tout son sang couler sous son regard fané.

    Londres fume et crie. O quelle ville de la Bible !
    Le gaz flambe et nage et les enseignes sont vermeilles.
    Et les maisons dans leur ratatinement...

  • Quand je reposerai dans la fosse, tranquille,
    Ayant autour de moi l'ombre éternellement ;
    Quand mes membres auront perdu le mouvement.
    Et mes orbites creux le regard qui scintille ;

    Cet être qui fut moi, ce pauvre rien fragile,
    Oublié dormira - pour jamais ossement -
    Et, loin du ciel voilé, silencieusement,
    Rien ne remuera plus sous la couche d'...

  • Me vient sourire en votre doux sourire,
    Me vient chagrin en vos minces chagrins,
    Me vient désir en vos désirs sans freins,
    Me vient lyrisme alors qu'êtes ma lyre.

    Me vient délire en vos nuits de délire,
    Me vient douceur en vos moments sereins,
    Me vient musique en vos chants souverains,
    Me vient fureur à l'heure de votre ire.

    Me vient...

  • L'un s'est veu pris, non plusieurs fois, mais une,
    En plain conflit, faisant aspres effortz ;
    L'autre deux foizs n'a eu courage, fors
    Fuyr de nuyct, sans craindre honte aucune.

    L'un fut en camp, exemple de fortune ;
    L'autre ung patron de vrays actes tres ords.
    L'un par sa prise a perdu des tresors ;
    L'autre l'honneur, trop plus cher que pecune....

  • Ni la fleur qui naquit du beau nom de Junon,
    L'honneur à ce jour d'hui de l'écusson de France
    Ni le fleuron pourpré qui tira sa naissance
    De celui que Cyprine élut pour mignon,

    Ni celle qui d'Ajax fait vivre le renom,
    Ni l'autre qui s'éclôt quand le printemps commence,
    Née du beau jeune homme épris de sa présence
    Dont encore aujourd'hui elle...