• C’était un doux et grec satyre
    De la plus haute antiquité.
    Il avait son pays quitté
    Quand la Fable eut fini d’y rire.

    Comment — me demanderez-vous —
    Était-il seul de son espèce,
    Alors que dans la nuit épaisse
    Ses pareils gisaient tous tretous ?

    Je n’en sais rien. Et puis qu’importe ?
    ...

  • (Fragment)

    Ouy, j'escry rarement, et me plais de le faire ;
    Non pas que la paresse en moy soit ordinaire,
    Mais si tost que je prens la plume à ce dessein,
    Je croy prendre en galere une rame en la main ;
    Je sens, au second vers que la Muse me dicte,
    Que contre sa fureur ma raison se despite.

    Or si par fois j'escry suivant mon ascendant,
    ...

  • (Fragment)

    ... Ô Muse ! je t'invoque : emmielle-moi le bec,
    Et bandes de tes mains les nerfs de ton rebec.
    Laisse moy là Phoebus chercher son avanture,
    Laisse moy son b mol, prend la clef de nature,
    Et vien, simple, sans fard, nue et sans ornement,
    Pour accorder ma flute avec ton instrument.

    Dy moy comme sa race, autrefois ancienne,
    ...

  • Un satyre habitait l'Olympe, retiré
    Dans le grand bois sauvage au pied du mont sacré ;
    Il vivait là, chassant, rêvant, parmi les branches ;
    Nuit et jour, poursuivant les vagues formes blanches,
    Il tenait à l'affût les douze ou quinze sens
    Qu'un faune peut braquer sur les plaisirs passants.
    Qu'était-ce que ce faune ? On l'ignorait ; et Flore
    Ne le...