Quand l'ombre menaça de la fatale loi
Tel vieux Rêve, désir et mal de mes vertèbres,
Affligé de périr sous les plafonds funèbres
Il a ployé son aile indubitable en moi.
Luxe, ô salle d'ébène où, pour séduire un roi
Se tordent dans leur mort des guirlandes célèbres,
Vous n'êtes qu'un orgueil menti par les ténèbres
Aux yeux du solitaire ébloui de sa...
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Quand l'oxyde aura mis sur les plombs du vantail
La morsure affamée, et quand le froid des givres,
Sous sa flore enroulée aux méandres des guivres
Aura fait éclater les feuilles du vitrail.
Quand les blés jauniront les îles du corail,
Quand les émaux figés sur le galbe des cuivres
Auront été brisés par des lansquenets ivres,
Quand la lime des temps... -
C'estoit alors, quand, les chaleurs passees,
Le sale Automne aux cuves va foulant
Le raisin gras dessoubz le pied coulant,
Que mes douleurs furent encommencees.
Le paisan bat ses gerbes amassees,
Et aux caveaux ses bouillans muis roulant,
Et des fruictiers son automne croulant,
Se vange lors des peines advancées.
Seroit ce point un... -
Quand j'ose voir Madame, Amour guerre me livre,
Et se pique à bon droit que je vay follement
Le cercher en son regne ; et alors justement
Je souffre d'un mutin temeraire la peine.
Or me tiens-je loing d'elle, et ta main inhumaine,
Amour, ne chomme pas : mais si aucunement,
Pitié logeoit en toy, tu devois vrayement
T'ayant laissé le camp, me... -
Quand viendra ce jour là, que ton nom au vray passe
Par France dans mes vers ? combien et quantes fois
S'en empresse mon coeur, s'en demangent mes doits ?
Souvent dans mes escris de soy mesme il prend place.
Maulgré moy je t'escris, maulgré moy je t'efface.
Quand Astree viendroit, et la foy, et le droit,
Alors, joyeux, ton nom au monde se rendroit.... -
Quand celle j'oy parler qui pare nostre France,
Lors son riche propos j'admire en escoutant ;
Et puis s'elle se taist, j'admire bien autant
La belle majesté de son grave silence.
S'elle escrit, s'elle lit, s'elle va, s'elle dance,
Or je poise son port, or son maintien constant,
Et sa guaye façon ; et voir en un instant
De çà de là sortir mille... -
Quand tes yeux conquerans estonné je regarde,
J'y veoy dedans à clair tout mon espoir escript ;
J'y veoy dedans Amour luy mesme qui me rit,
Et m'y monstre, mignard, le bon heur qu'il me garde.
Mais, quand de te parler par fois je me hazarde
C'est lors que mon espoir desseiché se tarit ;
Et d'avouer jamais ton oeil, qui me nourrit,
D'un seul mot de... -
Quand vous voyez, que l'étincelle
Du chaste Amour sous mon aisselle
Vient tous les jours à s'allumer,
Ne me devez-vous bien aimer ?
Quand vous me voyez toujours celle,
Qui pour vous souffre, et son mal cèle,
Me laissant par lui consumer,
Ne me devez-vous bien aimer ?
Quand vous voyez, que pour moins belle
Je ne prends contre vous... -
Quand vous considérez en cette claire glace
De vos perfections les belles raretés,
Non, vous n'y voyez point cette parfaite grâce
Que tout oeil reconnaît aux traits de vos beautés.
De quoi vous peut servir de savoir être belle ?
C'est cela que sans plus vous montre le miroir,
Mais dans le coeur amant qui vous est tout fidèle
Vous verrez vos beautés... -
Quand Rachel s'accoucha (pour son dernier mal-heur)
Du petit Benjamin, les tranchées roulantes
Par son ventre affligé, furent si violentes
Qu'elle perdit en fin l'avivante chaleur.
Sur le point que la mort abbatoit sa valeur,
Qu'elle sentit en fin ses forces s'écoulantes,
Mourant elle forma ces paroles dolentes,
Ce fils sera nommé le fils de ma...