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    Quand le temps sur nos fronts efface par degré
    L'enfance et les reflets de cet âge doré,
    Arrive la jeunesse avec toute sa sève ;
    Et par un jet nouveau le corps monte et s'élève,
    Et toujours monte ainsi, jusques à son été,
    Au faîte radieux de sa virilité.
    Et la pensée aussi va croissant d'âge en âge ;
    Mais un regret la suit à travers son voyage...

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    Quand on est plein de jours, gaîment on les prodigue ;
    Leur flot bruyant s'épanche au hasard et sans digue ;
    C'est une source vive et faite pour courir,
    Et qu'aucune chaleur ne doit jamais tarir ;
    Pourtant la chaleur vient, et l'eau coule plus rare ;
    La source baisse ; alors le prodigue est avare :
    Incliné vers ses jours comme vers un miroir,
    ...