• ... Quand mon esprit jadis sujet à ta colère
    Aux Champ Élysiens achèvera mes pleurs,
    Je verrai les amants qui de telle misère
    Goûtèrent tels repos après de tels malheurs,
    Tes semblables aussi que leur sentence même
    Punit incessamment en Enfer creux et blême,

    A quiconques aura telle dame servie
    Avec tant de rigueur et de fidélité,
    J'égalerai ma...

  • Tirer du ver l'éclat et l'ornement des Rois,
    Rendre par les couleurs une toile parlante,
    Emprisonner le temps dans sa course volante,
    Graver sur le papier l'image de la voix ;

    Donner aux corps de bronze une âme foudroyante,
    Sur les cordes d'un luth faire parler les doigts
    Savoir apprivoiser jusqu'aux monstres des bois,
    Brûler avec un verre une...

  • Esprit, dès le berceau dans le ciel emporté,
    Qui dédaignes l'éclat des choses moins durables,
    Et toujours t'arrêtant aux desseins honorables,
    Ne t'es jamais soumis à nulle vanité ;

    Sujet à la raison, tu vis en liberté ;
    Tant de vaines grandeurs, aux autres admirables,
    Tant de plaisirs pipeurs, tant d'honneurs misérables,
    N'ont jamais pu toucher tes...

  • Non mon esprit vous n'êtes sot,
    Mais onc ne fûtes Philosophe,
    Point n'est sagesse votre lot,
    Pourtant ne manquez pas d'étoffe.

    Point trop mal vous dites le mot,
    Assez bien raillez sans déplaire,
    Or un sot ne le pourrait faire :
    Non mon esprit vous n'êtes sot.

    Mais flatter ne fut mon métier,
    Partant souffrez cette apostrophe ;
    Bien...

  • Dans l'enfer de son corps mon esprit attaché
    (Et cet enfer, Madame, a été mon absence)
    Quatre ans et davantage a fait la pénitence
    De tous les vieux forfaits dont il fut entaché.

    Ores, grâces aux dieux, ore' il est relâché
    De ce pénible enfer, et par votre présence
    Réduit au premier point de sa divine essence,
    A déchargé son dos du fardeau de péché...

  • Esprit royal, qui prends de lumière éternelle
    Ta seule nourriture et ton accroissement,
    Et qui de tes beaux rais en notre entendement
    Produis ce haut désir qui au ciel nous rappelle,

    N'aperçois-tu combien par ta vive étincelle
    La vertu luit en moi ? n'as-tu point sentiment
    Par l'oeil, l'ouïe, l'odeur, le goût, l'attouchement,
    Que sans toi ne reluit...