Rosine avecques moy pourroit parfaitement
Comme en un abrégé representer le monde,
Ma constance et ma foy, ferme immuable et ronde,
Retient les qualitez du plus bas element.
Le feu dedans mon coeur flambe eternellement,
Des larmes en mes yeux un Ocean abonde,
Et voylà qu'en mon sein la troupe vagabonde
Des vents de mes souspirs haleine incessamment...
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Avecques mon amour naît l'amour de changer.
J'en aime une au matin ; l'autre au soir me possède.
Premier qu'avoir le mal, je cherche le remède,
N'attendant être pris pour me désengager.
Sous un espoir trop long je ne puis m'affliger ;
Quand une fait la brave, une autre lui succède ;
Et n'aime plus longtemps la belle que la laide :
Car dessous...