Rosine avecques moy pourroit parfaitement
Comme en un abrégé representer le monde,
Ma constance et ma foy, ferme immuable et ronde,
Retient les qualitez du plus bas element.
Le feu dedans mon coeur flambe eternellement,
Des larmes en mes yeux un Ocean abonde,
Et voylà qu'en mon sein la troupe vagabonde
Des vents de mes souspirs haleine incessamment.
Dont il se trouve en moy quelque chose conforme
Aux quatre composans la perissable forme,
De toyt ce qui de temps espreuve la rigueur :
Mais elle à qui le sort est bien plus favorable
Contient tout l'eternel, et tout le perdurable,
Le Ciel en son visage, et l'Enfer en son coeur.