• J’écris dans un vieux kiosque si touffu
    qu’il en est humide et, comme un Chinois,
    j’écoute l’eau du bassin et la voix
    d’un oiseau — là, près de la chute (chutt !!)

    d’eau. Je vais allumer ma pipe.
    Ça y est. J’en égalise la cendre.
    Puis le souvenir doucement descend
    en inspiration poétique.

    « Je suis venu trop tard dans un monde
    ...

  • N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
    Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
    J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
    Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
    N'écris pas !

    N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
    Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
    Au fond de ton absence...

  • J'écris près de la lampe. Il fait bon. Rien ne bouge.
    Toute petite, en noir, dans le grand fauteuil rouge,
    Tranquille auprès du feu, ma vieille mère est là ;
    Elle songe sans doute au mal qui m'exila
    Loin d'elle, l'autre hiver, mais sans trop d'épouvante,
    Car je suis sage et reste au logis, quand il vente.
    Et puis, se souvenant qu'en octobre la nuit
    Peut...

  • J'écris ; entre mon rêve et toi la lampe chante.
    Nous écoutons, muets encor de volupté,
    Voleter un phalène aveugle dans la chambre.
    Ton visage pensif est rose de clarté.

    Tu caresses les doigts que je te laisse et songes :
    " Si vraiment il m'aimait ce soir, écrirait-il ? "
    Tu soupires, tes mains tressaillent, et tes cils
    Palpitent sous tes yeux en...