Dans un désert avare et stérile,
Sur un sol calciné par le soleil,
L’antchar, tel une vedette menaçante,
Se dresse unique dans la création.
La nature, dans ces plaines altérées,
Le planta au jour de sa colère,
Abreuvant de poison ses racines
Et la pâle verdure de ses rameaux.
Le poison filtre à travers son écorce,
En...
-
-
Oui je t'aime, cité, création de Pierre ;
J'aime le morne aspect de ta large rivière,
J'aime tes dômes d'or où l'oiseau fait son nid,
Et tes grilles d'airain et tes quais de granit.
Mais ce qu'avant tout j'aime, ô cité d'espérance,
C'est de tes blanches nuits la molle transparence,
Qui permet, quand revient le mois heureux des fleurs,
Que l'... -
L’oiselet du bon Dieu
ne connaît ni souci ni travail.
Pourquoi se fatiguerait-il
à tresser un lit solide et durable ?
La nuit est longue,
un rameau lui suffit pour dormir.
Vienne le soleil en sa gloire,
l’oiselet entend la voix de Dieu.
Il secoue ses plumes
et chante sa chanson.
Après le printemps,
splendeur de la nature,... -
Quand un poète en son extase
Vous lit son ode ou son bouquet,
Quand un conteur traîne sa phrase,
Quand on écoute un perroquet,
Ne trouvant pas le mot pour rire,
On dort, on baille en son mouchoir,
On attend le moment de dire:
Jusqu'au plaisir de nous revoir.Mais tête-à-tête avec sa belle,
Ou bien avec des gens d'esprit,
Le... -
Dans les jours où étaient nouvelles pour moi
Toutes les impressions de l'Être —
Et les regards des jeunes filles,
Et le bruissement des forêts,
Et le chant du rossignol la nuit, —
Où les hauts sentiments,
La liberté, la gloire et l'amour,
Et l'inspiration des arts
Troublaient mon sang si fort,
Un mauvais esprit vint me trouver en secret,... -
Tourmenté d’une soif spirituelle,
j’allais errant dans un sombre désert,
et un séraphin à six ailes m’apparut
à la croisée d’un sentier.
De ses doigts légers comme un songe,
il toucha mes prunelles.
Mes prunelles s’ouvrirent voyantes
Comme celles d’un aiglon effarouché.
Il toucha mes oreilles,
elles se remplirent
de bruits et... -
Vous me demandez mon portrait,
Mais peint d'après nature :
Mon cher, il sera bientôt fait
Quoiqu'en miniature.
Je suis un jeune polisson
Encore dans les classes ;
Point sot, je le dis sans façon
Et sans fades grimaces.
Oui, il ne fut babillard,
Ni docteur en Sorbonne,
Plus ennuyeux et plus braillard
Que moi-même en personne.... -
Avez-vous vu la tendre rose,
L'aimable fille d'un beau jour,
Quand au printemps à peine éclose,
Elle est l'image de l'amour ?
Telle à nos yeux, plus belle encore,
Parut Eudoxie aujourd'hui :
Plus d'un printemps la vit éclore,
Charmante et jeune comme lui.
Mais, hélas ! les vents, les tempêtes
Ces fougueux enfants de l'hiver,
...