Elle avait dix-neuf ans. Moi, treize. Elle était belle ;
Moi, laid. Indifférente, ― et moi je me tuais…
Rêveur sombre et brûlant, je me tuais pour elle.
Timide, concentré, fou, je m’exténuais…
Mes yeux noirs et battus faisaient peur à ma mère ;
Mon pâle front avait tout à coup des rougeurs
Qui me montaient du cœur comme un feu sort de terre !...
-
-
Tu t’en vas, — ce n’est pas ta faute.
Tu le crois ton Destin. Il part, et tu le suis…
Le cœur navré, dont un jour tu fus l’hôte,
Sait trop que ce n’est pas ta faute
Et te pardonne, si tu fuis.Va ! je sais trop comme s’achève
Le rêve que les cœurs épris font ici-bas.
Je sais trop ce que c’est qu’un rêve,... -
Seulement !...Si mon cœur faisait ses mémoires
Je crois que j’y mettrais ceci :
« Elle avait des dentelles noires
« Avec un jupon cramoisi. »C’était ravissant ! — Les donzelles
De ce soir et de ce salon,
Se pâmaient devant ces dentelles...
Mais, moi, j’aimais mieux le jupon.Ce jupon, c’était ma...
-
C’était un fier oiseau, farouche et solitaire,
Au bec crochu d’or pâle, aux pieds d’ambre, à l’œil clair,
Arraché tout vivant au rocher, son repaire,
Aux flots verts, à la nue, aux brisans, au grand air !
Ils l’avaient pris dans un de ces jours de tempête
Où Satan, sur les mers, déchaîne son Sabbat…
Un harpon lui cassa l’aile au lieu de la tête...
- « first
- ‹ previous
- 1
- 2
- 3