• Quand Marco passait, tous les jeunes hommes
    Se penchaient pour voir ses yeux, des Sodomes
    Où les feux d’Amour brûlaient sans pitié
    Ta pauvre cahute, ô froide Amitié ;
    Tout autour dansaient des parfums mystiques
    Où l’âme, en pleurant, s’anéantissait.
    Sur ses cheveux roux un charme glissait ;
    Sa robe rendait d’étranges musiques
    ...

  • Sur mon front, mille fois solitaire,
    Puisque je dois dormir loin de toi,
    La lune déjà maligne en soi,
    Ce soir jette un regard délétère.

    Il dit ce regard — pût-il se taire !
    Mais il ne prétend pas rester coi, —
    Qu’il n’est pas sans toi de paix pour moi ;
    Je le sais bien, pourquoi ce mystère,

    Pourquoi ce regard, oui, lui, pourquoi ?
    Qu’ont...

  • Même quand tu ne bandes pas,
    Ta queue encor fait mes délices
    Qui pend, blanc d’or entre tes cuisses,
    Sur tes roustons, sombres appas.

    — Couilles de mon amant, sœurs fières
    À la riche peau de chagrin
    D’un brun et rose et purpurin,
    Couilles farceuses et guerrières,

    Et dont la gauche balle un peu,
    Tout petit peu plus que l’autre
    D’un...

  • Mes amants n’appartiennent pas aux classes riches :
    Ce sont des ouvriers faubouriens ou ruraux,
    Leur quinze et leurs vingt ans sans apprêts sont mal chiches
    De force assez brutale et de procédés gros.

    Je les goûte en habits de travail, cotte et veste ;
    Ils ne sentent pas l’ambre et fleurent de santé
    Pure et simple ; leur marche un peu lourde, va preste...

  • Et je t’attends en ce café,
    Comme je le fis en tant d’autres,
    Comme je le ferais, en outre,
    Pour tout le bien que tu me fais.

    Tu sais, parbleu ! que cela m’est
    Égal aussi bien que possible :
    Car, mon cœur, il n’est telles cibles...
    Témoin les belles que j’aimais...

    Et ce ne m’est plus un lapin
    Que tu me poses, sale rosse,
    C’est un...

  •  

    Mon Dieu m’a dit : « Mon fils, il faut m’aimer. Tu vois
    Mon flanc percé, mon cœur qui rayonne et qui saigne,
    Et mes pieds offensés que Madeleine baigne
    De larmes, et mes bras douloureux sous le poids

    De tes péchés, et mes mains ! Et tu vois la croix,
    Tu vois les clous, le fiel, l’éponge, et tout t’enseigne
    À n’aimer, en ce monde amer où la chair...

  • Ah oui, la question d’argent !
    Celle de te voir pleine d’aise
    Dans une robe qui te plaise,
    Sans trop de ruse ou d’entregent ;

    Celle d’adorer ton caprice
    Et d’aider, s’il pleut des louis,
    Aux jeux où tu t’épanouis,
    Toute de vice et de malice ;

    D’être là, dans ce Waterloo,
    La vie à Paris, de réserve,
    Vieille garde que rien n’énerve...

  • Monte sur moi comme une femme
    Que je baiserais en gamin
    Là. C’est cela. T’es à ta main ?
    Tandis que mon vit t’entre, lame

    Dans du beurre, du moins ainsi
    Je puis te baiser sur la bouche,
    Te faire une langue farouche
    Et cochonne et si douce, aussi !

    Je vois tes yeux auxquels je plonge
    Les miens jusqu’au fond de ton cœur
    D’où mon...

  • Une tête blonde et de grâce pâmée,
    Sous un cou roucouleur de beaux tétons bandants,
    Et leur médaillon sombre à la mamme enflammée,
    Ce buste assis sur des coussins bas, cependant
    Qu'entre deux jambes, très vibrantes, très en l'air,
    Une femme à genoux vers quels soins occupée,
    Amour le sait - ne montre aux dieux...