• Passants, vous trouvez à redire
    Qu’on ne voit ici rien gravé
    De l’acte le plus relevé
    Que jamais l’histoire ait fait lire :
    La raison qui vous doit suffire,
    C’est qu’en un miracle si haut
    Il est meilleur de ne rien dire
    Que ne dire pas ce qu’il faut.

  • Que mon fils ait perdu sa dépouille mortelle,
    Ce fils qui fut si brave, et que j’aimai si fort,
    Je ne l’impute point à l’injure du sort,
    Puisque finir à l’homme est chose naturelle.

    Mais que de deux marauds la surprise infidèle
    Ait terminé ses jours d’une tragique mort ;
    En cela ma douleur n’a point de réconfort,
    Et tous mes sentiments sont d’accord...

  • Il ne faut qu’avec le visage
    L’on tire tes mains au pinceau :
    Tu les montres dans ton ouvrage,
    Et les caches dans le tableau.

  • L’art, aussi bien que la nature,
    Eût fait plaindre cette peinture :
    Mais il a voulu figurer
    Qu’aux tourments dont la cause est belle
    La gloire d’une âme fidèle
    Est de souffrir sans murmurer.

  • « Enfin l'ire du ciel et sa fatale envie,
    Dont j'avais repoussé tant d'injustes efforts,
    Ont détruit ma fortune, et sans m'ôter la vie,
            M'ont mis entre les morts.

    « Henri, ce grand Henri, que les soins de nature
    Avaient fait un miracle aux yeux de l'univers,
    Comme un homme vulgaire est dans la sépulture
            À la merci des vers.

    « ...

  • Ô qu'une sagesse profonde,
    Aux aventures de ce monde
    Préside souverainement :
    Et que l'audace est mal apprise
    De ceux qui font une entreprise,
    Sans douter de l'événement.

    Le renom que chacun admire,
    Du prince qui tient cet empire,
    Nous avait fait ambitieux,
    De mériter sa bienveillance,
    Et donner à notre vaillance
    Le témoignage de ses...

  • Il n'est rien de si beau comme Caliste est belle :
    C'est une oeuvre où Nature a fait tous ses efforts :
    Et notre âge est ingrat qui voit tant de trésors,
    S'il n'élève à sa gloire une marque éternelle.

    La clarté de son teint n'est pas chose mortelle :
    Le baume est dans sa bouche, et les roses dehors :
    Sa parole et sa voix ressuscitent les morts,
    Et l'art...

  • Les destins sont vaincus, et le flux de mes larmes
    De leur main insolente a fait tomber les armes ;
    Amour en ce combat a reconnu ma foi ;
    Lauriers, couronnez-moi.

    Quel penser agréable a soulagé mes plaintes,
    Quelle heure de repos a diverti mes craintes,
    Tant que du cher objet en mon âme adoré
    Le péril a duré ?

    J'ai toujours vu Madame avoir...

  • Pleine de langues et de voix,
    Ô Roi le miracle des rois
    Je viens de voir toute la terre,
    Et publier en ses deux bouts
    Que pour la paix ni pour la guerre
    Il n'est rien de pareil à vous.

    Par ce bruit je vous ai donné
    Un renom qui n'est terminé,
    Ni de fleuve, ni de montagne,
    Et par lui j'ai fait désirer
    A la troupe que j'accompagne
    De...

  • Quoi donc, ma lâcheté sera si criminelle ?
    Et les voeux que j'ai faits pourront si peu sur moi,
    Que je quitte Madame, et démente la foi
    Dont je lui promettais une amour éternelle ?

    Que ferons-nous, mon coeur, avec quelle science,
    Vaincrons-nous les malheurs qui nous sont préparés ?
    Courrons-nous le hasard comme désespérés ?
    Ou nous résoudrons-nous à...