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    La serviette est une servante,
    Le savon est un serviteur,
    Et l’éponge est une savante ;
    Mais le peigne est un grand seigneur.

    Oui, c’est un grand seigneur, Madame,
    Des plus nobles par la hauteur
    Et par la propreté de l’âme,
    Oui, le peigne est un grand seigneur !

    Quoi ? l’on ose dire à voix haute
    Sale comme un… Du fond du cœur...

  •  
    Adam était fort amoureux.
    Maigre comme un clou, les yeux creux ;
    Son Ève était donc bien heureuse
    D’être sa belle Ève amoureuse,
    Mais… fiez-vous donc à demain !
    Un soir, en promenant sa main
    Sur le moins beau torse du monde,
    Ah !… sa surprise fut profonde !
    Il manquait une côte… là.
    Tiens ! Tiens ! que veut dire cela ?
    Se dit...

  •  
    Moi mouchard ?… oui, madame Phaïlle,
    Comme on Vous nomme dans l’endroit,
    Que Tu ravis avec ta taille,
    Où tu prends du bout d’une paille,
    Au temps chaud, ton sorbet… très froid.

    À l’Ictinus ! près de la place
    Et du palais de Médicis,
    Tu t’asseyais, pâle, un peu lasse ;
    Et ta grenadine à la glace
    Souriait, rose, à mon cassis...

  •  

    Je veux en vider un grand litre.
    C’est très chic le cidre, et d’abord
    C’est le tien ! je l’aime à ce titre.
    Il est clair, derrière sa vitre,
    Comme une aube des Ciels du Nord.

    C’était le cidre de Corneille,
    Ne pas confondre avec le Cid :
    Le premier sort de la bouteille,
    L’autre, le casque sur l’oreille,
    Doit venir de Valladolid....

  •  
    C’était en octobre, un dimanche,
    Je revenais de déjeuner ;
    Vous jouiez au lit, toute blanche,
    Vos cartes dans votre main… franche,
    Qui commence à les retourner.

    Vous faisiez une réussite ;
    Est-ce pour voir si je t’aimais’?
    Est-ce la grande, ou la petite ?…
    Vous avez dit haut, pas très vite :
    « Les cartes ne mentent jamais ».

    ...
  • Depuis longtemps, je voudrais faire
    Son portrait, en pied, suis-moi bien :
    Quand elle prend son air sévère,
    Elle ne bouge et ne dit rien.

    Ne croyez pas qu’Elle ne rie
    Assez souvent, alors, je vois
    Luire un peu de sorcellerie
    Dans les arcanes de sa voix.

    Impérieuse, à n’y pas croire !
    Pour le moment, pour son portrait,
    (Encadré d’or...

  •  

    Et vos cheveux, alors, de sombres
    Deviennent gris, et de gris, blancs,
    Comme un peuple aux ailes sans nombres
    De colombes aux vols tremblants.

    Suis-je sur terre ou bien rêvè-je ?
    Quoi, c’est vous, c’est toi que je vois
    Sous ta chevelure de neige,
    Jeune de visage et de voix ;

    Le corps svelte et libre d’allure,
    Sans rien de fané ni...

  • Un vieux Clocher coiffé de fer sur la colline.
    Des fenêtres sans cris, sous des toits sans oiseaux.
    D’un barbaresque Azur la paix du Ciel s’incline.
    Soleil dur ! Mort de l’ombre ! Et Silence des Eaux.

    Marius ! son fantôme à travers les roseaux,
    Par la plaine ! Un son lent de l’Horloge féline.
    Quatre enfants sur la place où l’ormeau perd ses os,
    ...

  • Soudez, mistral rafraîchissez le monde
    Des feuilles qui s’en vont en ronde

    Activez le départ sur les fronts de quinze ans
    r~ –< 1 < w a <*w<

    Faites danser les boucles folles,
    Enlevez des jeunes épaules

    Les châles noirs, les fichus blancs,
    Et des vieilles aux doigts tremblants.
    Rasant les murs pour se défendre,

    Einbrouillez...

  • Nous avions fait une lieue,
    L’œil en quête d’un sonnet ;
    Où le hasard nous menait
    Nous errions dans la banlieue.

    La matinée était bleue,
    Et sur nos têtes sonnait
    La rime, oiseau qu’on prenait
    D’un grain de sel sous la queue.

    Tout à coup, le ciel changea :
    Il plut. Retournons — déjà ! —
    Et nous aperçûmes, l’âme

    Attristée, au...