Ainsi j’ai répandu mon âme devant toi
Dans un suprême élan de tendresse et de foi,
Être à jamais voilé, sans nom, fait de mystère !
Quand j’ai crié vers toi, ne pouvant plus me taire,
Je t’ai nommé Seigneur, Dieu juste, Dieu vivant,
Noms qui furent appris à mes lèvres d’enfant ;
Mais je le savais bien, désir de tout mon être,
Que l’esprit se...
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IL’heure a sonné pour moi, l’heure qui me délivre
De mille visions troublantes que j’aimais.
Heure sereine et grave : il faut, après ce livre,
Parler virilement ou me taire à jamais.J’ai trente ans. Je suis las, mais plein de vie encore.
Mon cœur tumultueux lentement s’est calmé.
Fuyant la passion aveugle qui dévore,
J’ai trouvé mon... -
Que la Joie qui nous appelle,
Nous accueille en sa clarté,
Que s'éveille sous son aile
L'allégresse et la beauté !Plus de haine sur la terre,
Que renaisse le bonheur ;
Tous les Hommes sont des frères,
Quand la Joie unit les cœurs.Peuples des cités lointaines
Qui rayonnent chaque soir,
Sentez-vous vos âmes pleines
D'un... -
Istar, Dame du ciel qui juges les héros,
Reine au palais gardé par de divins taureaux,
Amour du Sennaar, gloire de la Chaldée,
Mon âme par la peur affreuse est obsédée
Lorsque je me souviens, déesse au noble corps,
Qu’un jour tu descendis dans la terre des morts.
Étoile de l'Euphrate, ô lumière de vie,
Grâce à toi l’air rayonne et le sol... -
LE CHRISTC’est la dernière fois, nuit aux pudiques voiles,
Que pour le Fils de l’Homme auront lui tes étoiles.
La terre fatiguée aspire ta fraîcheur ;
L’air palpite. A présent, la barque du pêcheur
Livre au vent qui se lève une toile gonflée
Et fend les sombres eaux du lac de Galilée.
L’odeur des premiers lis embaume tout le ciel ;
La... -
L’œuvre que Léonard quatre ans a caressée,
Et qui porte le sceau divin de sa pensée,
Fascine mes regards et hante mon cerveau ;
Et je crois voir en elle un symbole nouveau
De la voluptueuse et mystique Nature.
Je frissonne devant l’immortelle peinture
Où le maître, ébloui de lui-même et ravi,
A fixé l’idéal âprement poursuivi.
Cette femme... -
Vierge aux profonds regards, Théano, chère aimée,
Voici le tendre éveil de ton âme charmée ;
Viens, l’aube de l’amour se lève dans tes yeux.
La mer a des baisers presque silencieux ;
Regarde-la mourir longtemps sur le rivage...
Ne me redoute plus ; viens. Ce chemin sauvage
Où la mélisse exhale une exquise senteur
Vers la fraîche forêt nous mène... -
Lorsque, au mont Sinaï, le Seigneur notre Dieu,
Invisible parmi les tourbillons du feu,
De cette voix qui fait tressaillir les abîmes
Eut promulgué les dix commandements sublimés
Qui sont comme le cœur et l’âme de la Loi,
Israël fut longtemps anéanti d’effroi.
La montagne tremblait. Une rouge fumée
Sortait abondamment de la cime enflammée ;... -
IL’universelle angoisse appelait un Sauveur.
Cette nuit-là, les saints priaient avec ferveur ;
Une voix caressante et pleine de mystère
Flottait sur les grands bois, les champs de riz, les eaux ;
Et très faible, sans même éveiller les oiseaux,
Un hymne monta de la Terre.« O Bienheureux qu’entoure un vénérable chœur
Puissé-je pénétrer... -
Je ne te connais pas, mon Dieu, mais je t’adore.Oui, j’ai cru t’entrevoir dans une ardente aurore,
Comme un soleil voilé de nuages de feu,
Et ce cri m’a jailli du cœur : Voilà mon Dieu !
Mais la rouge splendeur du ciel s’est effacée,
Et je suis seul avec ma cruelle pensée.Ah ! pouvais-je espérer ta présence ? et pourquoi,
Mon Dieu, te...