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    I

    Triste vieillard, depuis que pour tes cheveux blancs
    Il n’est plus de soutien de tes jours chancelants,
    Que ton fils orphelin n’est plus à son vieux père,
    Renfermé sous ton toit et fuyant la lumière,
    Un sombre ennui t’opprime et dévore ton sein.
    Sur ton siège de hêtre, ouvrage de ma main,
    Sourd à tes serviteurs, à tes amis eux-même,
    Le...

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    Dans nos vastes cités, par le sort partagés,
    Sous deux injustes lois les hommes sont rangés :
    Les uns, princes et grands, d’une avide opulence
    Étalent sans pudeur la barbare insolence ;
    Les autres, sans pudeur, vils clients de ces grands,
    Vont ramper sous les murs qui cachent leurs tyrans.
    Admirer ces palais aux colonnes hautaines
    Dont eux-...

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     Salut, divin triomphe ! entre dans nos murailles;
       Rends-nous ces guerriers illustrés
     Par le sang de Désille et par les funérailles
       De tant de Français massacrés.
     Jamais rien de si grand n’embellit ton entrée;
       Ni quand l’ombre de Mirabeau
     S’achemina jadis vers la voûte sacrée
       Où la gloire donne un tombeau;
     Ni quand...

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    Ils croyaient se cacher dans leur bassesse obscure...
    .....................................................
    Sur ses pieds inégaux l'épode vengeresse
           Saura les atteindre pourtant.
    Diamant ceint d'azur, Paros, œil de la Grèce,
           De l'onde Égée astre éclatant,
    Dans tes flancs où Nature est sans cesse à l'ouvrage,
           Pour le ciseaux...

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    Ils vivent cependant et de tant de victimes
         Les cris ne montent point vers toi.
    C'est un pauvre poète, ô grand Dieu des armées,
         Que seul, captif, près de la mort,
    Attachant à ses vers des ailes enflammées
         De ton tonnerre qui s'endort,
    De la vertu proscrite embrassant la défense,
         Dénonce aux juges infernaux
    Ces juges,...

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    O fils du Mincius, je te salue, ô toi
    Par qui le dieu des arts fut roi du peuple-roi !
    Et vous, à qui jadis, pour créer l’harmonie,
    L’Attique et l’onde Égée, et la belle Ionie,
    Donnèrent un ciel pur, les plaisirs, la beauté,
    Des mœurs simples, des lois, la paix, la liberté,
    Un langage sonore aux douceurs souveraines,
    Le plus beau qui soit né...

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    J'ai suivi les conseils d'une triste sagesse.
    Je suis donc sage enfin ; je n'ai plus de maîtresse.
    Sois satisfait, mon cœur. Sur un si noble appui
    Tu vas dormir en paix dans ton sublime ennui.
    Quel dégoût vient saisir mon ame consternée,
    Seule dans elle-même, hélas ! emprisonnée ?
    Viens, ô ma lyre ! ô toi mes dernières amours;
    (Innocentes du...

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    Secrets observateurs, leur studieuse main
    En des vases d'argile et de verre et d'airain
    Enferme la nature et les riches campagnes.
    Ce sont là leurs vallons, leurs forêts, leurs montagnes.
    Barbares possesseurs, Procustes furieux,
    Sous le niveau jaloux leur fer injurieux
    Mutile sans pitié les plaintives dryades.
    Le plomb, les murs de pierre...

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    Je suis né pour l'amour, j'ai connu ses travaux,
    Mais, certes, sans mesure il m'accable de maux
    A porter ce revers mon âme est impuissante.
    Eh quoi ! beauté divine, incomparable amante,
    Je vous perds ! Quoi, par vous nos liens sont rompus,
    Vous le voulez ; adieu, vous ne me verrez plus :
    Du besoin de tromper ma fuite vous délivre.
    Je vais loin...

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    I

    Reprends ta robe d’or, ceins ton riche bandeau,
    Jeune et divine poésie :
    Quoique ces temps d’orage éclipsent, ton flambeau,
    Aux lèvres de David, roi du savant pinceau,
    Porte la coupe d’ambroisie.
    La patrie, à son art indiquant nos beaux jours,
    A confirmé mes antiques discours :
    Quand je lui répétais que la liberté mâle
    Des arts...