Il est une heure de silence
Où la solitude est sans voix,
Où tout dort, même l’Espérance;
Où nul zéphyr ne se balance
Sous l’ombre immobile des bois;
Il est un âge où de la lyre
L’âme aussi semble s’endormir,
Où du poétique délire
Le souffle harmonieux expire
Dans le sein qu’il faisait frémir.
L’oiseau qui...
Dieu se lève; et soudain sa voix terrible appelle
De ses ordres secrets un ministre fidèle,
Un de ces esprits purs qui sont chargés par lui
De servir aux humains de conseil et d’appui,
De lui porter leurs vœux sur leurs ailes de flamme,
De veiller sur leur vie, et de garder leur âme;
Tout mortel a le sien : cet ange protecteur,...
Toi qui du jour mourant consoles la nature,
Parais, flambeau des nuits, lève-toi dans les cieux;
Etends autour de moi, sur la pâle verdure,
Les douteuses clartés d’un jour mystérieux!
Tous les infortunés chérissent ta lumière;
L’éclat brillant du jour repousse leurs douleurs :
Aux regards du soleil ils ferment leur paupière,
...
Quand le bronze écumant dans ton moule d’argile,
Léguera par ta main mon image fragile
A l’œil indifférent des hommes qui naîtront,
Et que, passant leurs doigts dans ces tempes ridées
Comme un lit dévasté du torrent des idées,
Pleins de doute, ils diront entre eux : de qui ce front ?
Est-ce un soldat debout frappé pour la patrie ?
Un poète qui...
Quand ta voix céleste prélude
Aux silences des belles nuits,
Barde ailé de ma solitude,
Tu ne sais pas que je te suis !
Tu ne sais pas que mon oreille,
Suspendue à ta douce voix,
De l'harmonieuse merveille
S'enivre longtemps sous les bois !
Tu ne sais pas que mon haleine
Sur mes lèvres n'ose passer,
Que...
D'où me vient, ô mon Dieu ! cette paix qui m'inonde ?
D'où me vient cette foi dont mon cœur surabonde ?
A moi qui tout à l'heure incertain, agité,
Et sur les flots du doute à tout vent ballotté,
Cherchais le bien, le vrai, dans les rêves des sages,
Et la paix dans des cœurs retentissants d'orages.
A peine sur mon front quelques jours ont glissé,
Il me...
Sur un écueil battu par la vague plaintive,
Le nautonier de loin voit blanchir sur la rive
Un tombeau...
Quel visage oserait se mirer dans la glace
Dont ce cadre embaumé festonne le contour ?
Est-il un front de vierge ou d'ange que n'efface
La fraîcheur de ces lis qui n'ont vécu qu'un jour ?
Toi seule, oh ! rien que toi ! soit que d'un blanc nuage
La dentelle à ton front colle les plis soyeux,
Soit que tes blonds cheveux encadrent...
RÉCITATIF
Le temple de Sion était dans le silence ;
Les saints hymnes dormaient sur les harpes de Dieu ;
Les foyers odorants que l'encensoir balance
S'éteignaient; et l'encens, comme un nuage immense,
S'élevait en rampant sur les murs du saint lieu.
Les docteurs de la loi, les chefs de la prière,
Étaient assis dans leur...
Naples, 1822.
Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,
Le doux frémissement des ailes du zéphyre
...