• Nous étions seuls dans l'ombre et l'extase suprême.
    Elle disait : je t'aime ! et je disais : je t'aime !
    Elle disait : toujours ! et je disais : toujours !
    Elle ajoutait : nos coeurs sont époux, nos amours
    Vaincront la destinée, et rien ne me tourmente,
    Étant, toi le plus fort, et moi, la plus aimante.
    Et moi, je reprenais : la ville est sombre, vois.
    ...

  • Un coup de vent passa, souffle leste et charmant
    Qui fit tourbillonner les jupes follement.
    Je la savais ailée, étoilée, azurée,
    Je l'adorais ; mon âme allait dans l'empyrée
    A sa suite. Oh ! l'amour, c'est tout ; le reste est vain.
    Je ne supposais pas que cet être divin
    Qui m'emportait rêveur si loin de la matière,
    Eût des jambes ; soudain je vis sa...

  • Puisqu'ici-bas toute âme
    Donne à quelqu'un
    Sa musique, sa flamme,
    Ou son parfum ;

    Puisqu'ici toute chose
    Donne toujours
    Son épine ou sa rose
    A ses amours ;

    Puisqu'avril donne aux chênes
    Un bruit charmant ;
    Que la nuit donne aux peines
    L'oubli dormant ;

    Puisque l'air à la branche
    Donne l'oiseau ;
    Que l'...

  • Printemps. Mai le décrète, et c'est officiel.
    L'amour, cet enfer bleu très ressemblant au ciel,
    Emplit l'azur, les champs, les prés, les fleurs, les herbes ;
    Dans les hautes forêts lascives et superbes
    L'innocente nature épanouit son coeur
    Simple, immense, insulté par le merle moqueur.
    La volonté d'aimer règne, surnaturelle,
    Partout. - Comme on s'adore...