En hiver la terre pleure ;
Le soleil froid, pâle et doux,
Vient tard, et part de bonne heure,
Ennuyé du rendez-vous.
Leurs idylles sont moroses.
— Soleil ! Aimons ! ― Essayons.
Ô terre, où donc sont tes roses ?
— Astre, où donc sont tes rayons...
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I
Depuis quatre mille ans il tombait dans l’abîme.
Il n’avait pas encor pu saisir une cime,
Ni lever une fois son front démesuré.
Il s’enfonçait dans l’ombre et la brume, effaré,
Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,
Tombaient plus...
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La plume, seul débris qui restât des deux ailes
De l’archange englouti dans les nuits éternelles,
Etait toujours au bord du gouffre ténébreux.
Les morts laissent ainsi quelquefois derrière eux
Quelque chose d’eux-mêmes au seuil de la nuit triste,
Sorte de...
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Non, tu n’as pas tout, monstre ! et tu ne prends point l’âme.
Cette fleur n’a jamais subi ta bave infâme.
Tu peux détruire un monde et non souiller Caton.
Tu fais dire à Pyrrhon farouche : Que sait-on ?
...
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— Laisse-moi. ― Non. ― Ô griffe sombre,
Bouche horrible ! Ô torture ! Ô deuil !
Pourquoi te glisses-tu dans l’ombre
Par les fentes de mon cercueil ?
— Il faut renouveler ma sève,
Ô mort, voici le doux été.
Toute la nature qui rêve,
Spectre, a...
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Elle est la terre, elle est la plaine, elle est le champ.
Elle est chère à tous ceux qui sèment en marchant ;
Elle offre un lit de mousse au pâtre ;
Frileuse, elle se chauffe au soleil éternel,
Rit, et fait cercle avec les planètes du ciel
Comme des sœurs...
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La terre a vu jadis errer des paladins ;
Ils flamboyaient ainsi que des éclairs soudains,
Puis s’évanouissaient, laissant sur les visages
La crainte, et la lueur de leurs brusques passages ;
Ils étaient, dans des temps d’oppression, de deuil,
De honte, où l’infamie...
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Oh ! dis ! pourquoi toujours regarder sous la terre, Interroger la tombe et chercher dans la nuit ? Et toujours écouter, penché sur cette pierre Comme espérant un bruit ?
T'imagines-tu donc que ceux que nous pleurâmes Sont là couchés sous l'herbe, attentifs à...
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Elle est la terre, elle est la plaine, elle est le champ. Elle est chère à tous ceux qui sèment en marchant ; Elle offre un lit de mousse au pâtre ; Frileuse, elle se chauffe au soleil éternel, Rit, et fait cercle avec les planètes du ciel Comme des soeurs autour de...
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Les femmes sont sur la terre Pour tout idéaliser ; L'univers est un mystère Que commente leur baiser.
C'est l'amour qui, pour ceinture, A l'onde et le firmament, Et dont toute la nature, N'est, au fond, que l'ornement.
Tout ce qui brille, offre...
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