Élégie
Proche de la saison où les plus vives fleurs Laissent évanouir leur âme et leurs couleurs, Un amant désolé, mélancolique et sombre, Jaloux de son chemin, de ses pas, de son ombre, Baisait aux bords de Loire en flattant son ennui, L'image de Caliste...
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Vous à qui des fraisches vallees Pour moy si durement gelees Ouvrent les fontaines de vers, Vous qui pouvez mettre en peinture Le grand object de l'Univers Et tous les traicts de la nature,
Beaux esprits si chers à la gloire, Et sans qui l'oeil de la...
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Stances
Quand tu me vois baiser tes bras, Que tu poses nus sur tes draps, Bien plus blancs que le linge même, Quand tu sens ma brûlante main Se pourmener dessus ton sein, Tu sens bien, Cloris, que je t'aime.
Comme un dévot devers les cieux, Mes...
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L'Aurore sur le front du jour Seme l'azur, l'or et l'yvoire, Et le Soleil, lassé de boire, Commence son oblique tour.
Ses chevaux, au sortir de l'onde, De flame et de clarté couverts, La bouche et les nasaux ouverts, Ronflent la lumiere du monde....
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Stances
Je suis bien jeune encor, et la beauté que j'aime Est jeune comme moi. J'ai souvent désiré de lui parler moi-même Pour lui donner ma foi.
J'obéis sans contrainte à l'amour qu'il me donne Quelque désir qu'il ait, Et sans lui résister mon...
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Ce n'est qu'un vent furtif que le bien de nos jours, Qu'une fumée en l'air, un songe peu durable ; Notre vie est un rien, à un point comparable, Si nous considérons ce qui dure toujours.
L'homme se rend encor lui-même misérable, Ce peu de temps duquel il abrège...
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Tout n'est plein ici bas que de vaine apparence, Ce qu'on donne à sagesse est conduit par le sort, L'on monte et l'on descend avec pareil effort, Sans jamais rencontrer l'état de consistance.
Que veiller et dormir ont peu de différence, Grand maître en l'art d'...
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Mon Dieu, que la lumière est belle, Mais on n'en voit qu'une étincelle ; On n'est pas sorti du berceau Que l'on court à la sépulture : Que les froides nuits du tombeau Font d'outrages à la nature !
De toutes ces beautés célestes, Voyez les misérables...
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Ah ! que ce fameux personnage Qui ne connut de lois que celle du bon sens Des Yvetaux en notre temps Pensa d'une manière et plus haute et plus sage Jusqu'à la fin de ses jours Il porta constamment panetière et houlette Et dans les bras de ses amours ...
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de Fontenay, le premier Jour de Mai 1705
Loin de la foule et du bruit, Je suis dans mon château, comme vous dans le vôtre : Car ne se peut prendre pour autre Que pour château, votre réduit ; Et croiriez une baliverne, Si, sur la foi d'une lanterne Qui...
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