Tu ne dors pas, souffle de vie,
Puisque l'univers vit toujours !
Sa sainte haleine vivifie
Les premiers et les derniers jours.
C'est toi qui répondis au Verbe qui te nomme,
Quand le chaos muet tressaillit comme un homme
Que d'une...
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L’ame, & l’esprit sont pour le corps orner,
Quand le vouloir de l’Eternel nous donne
Sens, & sçauoir pour pouuoir discerner
Le bien du bien, que la raison ordonne.
Par quoy si Dieu de telz biens te guerdonne,
Il m’à donné raison, qui à pouuoir
De...
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Esprit celeste, & des Dieux transformé
En corps mortel transmis en ce bas Monde,
A Apollo peulx estre conformé
Pour la vertu, dont es la source, & l’onde.
Ton eloquence avecques ta faconde,
Et hault sçavoir, auquel tu es appris,
Demonstre assez le...
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Le feu divin qui nous consume
Ressemble à ces feux indiscrets
Qu’un pasteur imprudent allume
Aux bord de profondes forêts;
Tant qu’aucun souffle ne l’éveille,
L’humble foyer couve et sommeille ;
ais s’il respire l’aquilon,
Tout...
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LE BARDE ANGLO-AMÉRICAIN.
Comme un monstre amphibie, enveloppé de brume,
Comme un léviathan, il avance, il écume,
Et tout tremble à sa voix, tout est saisi de peur !
Cyclope menaçant, aux poumons de vapeur,
De sa gueule enflammée il sort des étincelles ;...
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Sylphe léger, fils des molles rosées,
J’aime à bondir sur les gazons en fleurs,
Et l’arc-en-ciel aux teintes irisées
Fait à mon front chatoyer ses couleurs ;
Sur un brin d’herbe, en passant, je me pose,
Et, sous mes pieds, bourdonnent les sillons ;
J...
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J'aime dans tout esprit l'orgueil de la pensée
Qui n'accepte aucun frein, aucune loi tracée,
Par delà le réel s'élance et cherche à voir,
Et de rien ne s'effraie, et sait tout concevoir ;
Mais avec cet esprit j'aime une âme ingénue,
Pleine de bons instincts...
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Source intarissable d’erreurs,
Poison qui corromps la droiture
Des sentimens de la nature,
Et la vérité de nos cœurs ;
Feu follet, qui brilles pour nuire,
Charme des Mortels insensés,
Esprit, je viens ici détruire...
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Source intarissable d’erreurs,
Poison qui corromps la droiture
Des sentiments de la nature,
Et la vérité de nos cœurs ;
Feu follet, qui brilles pour nuire,
Charme des mortels insensés,
Esprit, je viens ici détruire...
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Ton esprit est, Ronsard, plus gaillard que le mien ; Mais mon corps est plus jeune et plus fort que le tien ; Par ainsi je conclus qu'en savoir tu me passe D'autant que mon printemps tes cheveux gris efface. L'art de faire des vers, dût-on s'en indigner, Doit être à...
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