Quoi, frère, tu frémis parce qu’on te déchire !
Tu ne connais donc pas la force du sourire !
Quand tu te vois honni, hué, sifflé, raillé,
Par des faquins à l’âme obscure, au nom souillé,
Qui firent cent métiers et jouèrent cent rôles,
Tu prends trop de souci des...

Poet: Victor Hugo

I

Toulon, c'est peu ; Sedan, c'est mieux.

L'homme tragique,
Saisi par le destin qui n'est que la logique,
Captif de son forfait, livré les yeux bandés
Aux noirs événements qui le jouaient aux dés,
Vint s'échouer, rêveur, dans l'...

Poet: Victor Hugo

II

C’était le sept août. Ô sombre destinée !
C’était le premier jour de leur dernière année.

Seuls dans un lieu royal, côte à côté marchant,
...

Poet: Victor Hugo

III

Sept. Le chiffre du mal. Le nombre où Dieu ramène,
Comme en un vil cachot, toute la faute humaine.
Sept princes. Wurtemberg et Mecklembourg, Nassau,
Saxe, Bade, Bavière et Prusse, affreux réseau.
Ils dressent dans la nuit leurs tentes...

Poet: Victor Hugo

Les rudes bûcherons sont venus dans le bois.
— Si tu ne vois pas nie et doute si tu vois,
A dit Cratès. — Zénon Gorgias, Pythagore,
Plaute et Sénèque ont dit : — Si tu vois, nie encore.
Bacon a dit — Voici l’objet, l’être, le corps,
Le fait. N’en sortez pas ; car tout...

Poet: Victor Hugo

Soit, c’est dit. Tout n’est plus qu’une cendre qui vole.
La révolution française est une folle,
Une drôlesse, à qui Bruxelles dit : va-t’en !
Danton est empoigné par monsieur d’Anethan
Et Robespierre est pris au collet par Cornesse ;
On met Paris au poste ainsi qu’...

Poet: Victor Hugo

Soit. Mais quoi que ce soit qui ressemble à la haine
N’est pas le dénouement, et l’aurore est certaine ;
C’est au bonheur que doit, quoi qu’on fasse, aboutir
L’effort humain, ce sombre et souriant martyr ;
La vie aux yeux sereins sort toujours de la tombe ;
Tout...

Poet: Victor Hugo

V

Laissez-la donc aller cette France immortelle !
Ne la conduisez pas ! Et quel besoin a-t-elle
De vous, soldat vaillant, mais enclin à charger
Les saints du ciel du soin d'écarter le danger ?
Pour Paris dont on voit flamboyer la...

Poet: Victor Hugo

VIII

L'aube froide blêmit, vaguement apparue.
Une foule défile en ordre dans la rue ;
Je la suis, entraîné par ce grand bruit vivant
Que font les pas humains quand ils vont en avant.
Ce sont des citoyens partant pour la bataille.
...

Poet: Victor Hugo

 
— Laisse-moi. ― Non. ― Ô griffe sombre,
Bouche horrible ! Ô torture ! Ô deuil !
Pourquoi te glisses-tu dans l’ombre
Par les fentes de mon cercueil ?

— Il faut renouveler ma sève,
Ô mort, voici le doux été.
Toute la nature qui rêve,
Spectre, a...

Poet: Victor Hugo