Que me sert de verser deux ruisseaux de mes yeux,
Si je ne puis caver le roc de son courage ?
Hélas, je connais bien qu'en la fleur de mon âge
Il faut que je m'en aille aux palus stygieux.
Ô malheureux amour qui me rends furieux,
Ensorcelant mes sens de ta mortelle rage,
Pourquoi dessous le joug d'une beauté volage
Asservis-tu mon coeur dolent et soucieux ?
Ô dieux qui habitez les voûtes étoilées
Et l'Orque ténébreux et les plaines salées,
Regardez en pitié mon ennui véhément !
Faites que ma Déesse ingrate et dédaigneuse
Apaise sa fierté cruelle et rigoureuse,
Et prenne un peu pitié de mon cruel tourment !