Je n’ai pas d’ami,
Ma maîtresse est morte.
Ce n’est qu’à demi
Que je le supporte.
Peut-on vivre seul ?
Mon désir qui dure
Retrousse un linceul
Plein de pourriture.
Comme elle a blêmi
Sa chair fière et forte
Sur qui j’ai dormi !
Partons sans escorte !
Pire qu’un aïeul,
Sans broncher j’endure
L’odeur du tilleul
Les bruits de ramure.
Musc, myrrhe, élémi,
Chants de toute sorte,
Je m’endors parmi
Votre âcre cohorte.
Je puis vivre seul,
Car j’ai la peau dure.
Recouvre, linceul,
Cette pourriture.