J'ai vécu, j'ai vieilli. De l'humaine misère
J'ai porté le fardeau tous les jours. Il est grand !
Sans en excepter un, j'ai refait en pleurant
Tous les chemins heureux que j'avais sur la terre.
Je sais ce qu'ici-bas le ciel donne et reprend :
Deuil d'ami, deuil d'époux, deuil de fils, deuil de père,
Et deuil public encor ! J'ai bu cette heure amère.
J'ai tenu dans mes bras Valdegamas mourant.
J'ai vu l'esprit de l'homme au mal vouer son culte ;
Sur mon drapeau sacré j'ai vu monter l'insulte ;
Chez des amis vivants Je me suis vu mourir.
Et parmi ces douleurs, humiliant mon âme,
Satan m'a fait sentir son ironie infâme ... !
Ô mort ! comme parfois tu tardes à venir !