La voix qui retentit de l'un à l'autre Pole,
La terreur et l'espoir des vivans et des morts,
Qui du rien sçait tirer les esprits et les corps,
Et qui fit l'Univers, d'une seule parole.
La voix du Souverain, qui les cedres desole,
Cependant que l'espine estale...
Jean Ogier de Gombauld
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Quand je la vois briller sous un voile funeste,
Comme une autre Diane, au milieu de la nuit,
Quelle est mon aventure ? à quoi suis-je réduit ?
Je demeure confus, sans parole, et sans geste.
Vous à qui sa rigueur jamais rien ne conteste,
Vous en qui ma pensée et... -
Une fleur passagère, une vaine peinture,
Faisaient de mes beaux jours les plus douces clartés,
Et dans un labyrinthe, errant de tous côtés,
Je faisais de mon sort la douteuse aventure.
Sans aucun soin du temps, ni de la sépulture,
La fureur m'emportait parmi... -
Messagers du sommeil, allez à la mal'heure,
Annoncez le desastre aux coupables humains,
Et sans nous estonner de vos fantosmes vains,
Rendez nostre aventure ou douteuse, ou meilleure.
Apollon ne void point vostre sombre demeure,
Pour vous communiquer ses Oracles... -
Carite l'autre jour si pompeuse et si belle,
De la terre, et du Ciel montroit tous les tresors ;
Quand je me laissay vaincre aux amoureux transports,
Qui m'en firent pretendre une faveur nouvelle.
Mais j'en fus repoussé d'une main si cruelle,
Et d'un si rude... -
Carite pour jamais a quitté ces fontaines,
Où ses yeux faisaient voir deux soleils dans les eaux.
Voilà bien le rivage, où parmi les roseaux,
Les zéphirs, pour l'ouïr, retenaient leurs haleines.
Voilà bien les forêts, dont les cimes hautaines
Semblaient porter... -
Durant la belle nuit, dont mon ame ravie
Preferoit les clartez à celles d'un beau jour,
J'escoutois murmurer, au milieu de la Cour,
Mille voix de loüange, et mille autres d'envie.
Je ne sçay quelles morts plus douces que la vie,
Faisoient sentir aux coeurs les... -
Ce qui doit m'étonner excite mon courage,
Et ma témérité me conduit au cercueil ;
Je sers une beauté plus dure qu'un écueil,
Et l'amour se conserve où l'espoir fait naufrage.
Aveugle passion, fureur, manie et rage,
Vous faites que j'adore un insensible orgueil... -
Une effroyable horreur couvrait la terre et l'onde
Et déjà les démons menaient par l'univers
Les funestes oiseaux, les fantômes divers,
Et des songes légers la troupe vagabonde,
Quand Morphée emprunta la chevelure blonde,
Les roses et les lys qui n'ont jamais d... -
Je vogue sur la mer, où mon âme craintive,
Aux jours les plus sereins, voit les vents se lever.
Pour vaincre leurs efforts, j'ai beau les observer,
Ma force, ou ma prudence, est ou faible, ou tardive.
Je me laisse emporter à l'onde fugitive,
Parmi tous les...