Isaac de Benserade

  • Je mourrai de trop de désir,
    Si je la trouve inexorable ;
    Je mourrai de trop de plaisir,
    Si je la trouve favorable.
    Ainsi je ne saurais guérir
    De la douleur qui me possède :
    Je suis assuré de périr
    Par le mal ou par le remède.

  • Sonnet

    Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne
    Duquel on ne saurait estimer la valeur ;
    S'il vous vient quelque ennui, maladie ou douleur,
    Il vous rendra soudain à votre aise et bien saine.

    Il n'est mal d'estomac, colique ni migraine
    Qu'il ne...

  • Une foule d'amants, que chez vous on tolère,
    De vos facilités cherche à s'avantager ;
    La patience même en serait en colère,
    Etes-vous un butin qu'il faille partager ?

    N'avez-vous rien à craindre, et rien à ménager ?
    Quoi ! tous également attendent leur salaire...

  • Rien n'égale Paris ; on le blâme, on le louë ;
    L'un y suit son plaisir, l'autre son interest ;
    Mal ou bien, tout s'y fait, vaste grand comme il est
    On y vole, on y tuë, on y pend, on y rouë.

    On s'y montre, on s'y cache, on y plaide, on y jouë ;
    On y rit, on y...