Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne

Sonnet

Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne
Duquel on ne saurait estimer la valeur ;
S'il vous vient quelque ennui, maladie ou douleur,
Il vous rendra soudain à votre aise et bien saine.

Il n'est mal d'estomac, colique ni migraine
Qu'il ne puisse guérir, mais sur tout il a l'heur
Que contre l'accident de la pâle couleur
Il porte avecque soi la drogue souveraine.

Une dame le vit dans ma main, l'autre jour
Qui me dit que c'était un perroquet d'amour,
Et dès lors m'en offrit bon nombre de monnoie

Des autres perroquets il diffère pourtant :
Car eux fuient la cage, et lui, il l'aime tant
Qu'il n'y est jamais mis qu'il n'en pleure de joie.

Collection: 
1632

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Je mourrai de trop de désir,
Si je la trouve inexorable ;
Je mourrai de trop de plaisir,
Si je la trouve favorable.
Ainsi je ne saurais guérir
De la douleur qui me possède :
Je suis assuré de périr
Par le mal ou par le remède.

Sonnet

Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne
Duquel on ne saurait estimer la valeur ;
S'il vous vient quelque ennui, maladie ou douleur,
Il vous rendra soudain à votre aise et bien saine.

Il n'est mal d'estomac, colique ni migraine
Qu'il ne puisse...

Une foule d'amants, que chez vous on tolère,
De vos facilités cherche à s'avantager ;
La patience même en serait en colère,
Etes-vous un butin qu'il faille partager ?

N'avez-vous rien à craindre, et rien à ménager ?
Quoi ! tous également attendent leur salaire...

Rien n'égale Paris ; on le blâme, on le louë ;
L'un y suit son plaisir, l'autre son interest ;
Mal ou bien, tout s'y fait, vaste grand comme il est
On y vole, on y tuë, on y pend, on y rouë.

On s'y montre, on s'y cache, on y plaide, on y jouë ;
On y rit, on y...