Hégésippe Moreau

  • « Que je suis bien sous mon ciel de cristal !
    À me nourrir la terre est épuisée ;
    À moi chaleur et lumière et rosée :
    Certes, je suis un noble végétal ! »
    Ainsi parlait maint cornichon sous verre :
    Le jardinier passe, et, d’un ton sévère,
    À ces vantards dit...

  • Est-il vrai ? La Fayette, après ce long voyage,
    Sans cesse ralenti par un nouvel hommage,
    Convié par l’amour à nos banquets obscurs,
    Fait passer aujourd’hui son triomphe en nos murs !
    Des fleurs que l’on jetait naguère à la puissance,
    Citoyens, couronnez la gloire...

  • Quand les muses, pleurant la gloire de la France,
    Avec des souvenirs lui rendent l’espérance,
    Poëte et citoyen, de quel œil peux-tu voir
    Une ligue hypocrite alarmer le pouvoir,
    Et, frappant au guichet de Sainte-Pélagie,
    Tantôt pour la chanson, tantôt pour l’élégie,...

  • À mon jeune ami Paul B***

    Autrefois dans Bagdad, la ville des merveilles,
    Grandissait Abdallah, fils du cheik El-Modi,
    Que les derviches et les vieilles,
    ...

  • Approchez, aimable écolière,
    Vous qui fûtes maîtresse un jour ;
    Approchez, et, moins familière
    Avec Lhomond qu’avec l’amour,
    Instruisez-vous : chacun son tour.
    Mais, par un doux air de folie,
    Grand Dieu ! comme elle est embellie.
    Finissez, Rose,...

  • J’ai dix-huit ans : tout change, et l’Espérance
    Vers l’horizon me conduit par la main.
    Encore un jour à traîner ma souffrance,
    Et le bonheur me sourira demain.
    Je vois déjà croître pour ma couronne
    Quelques lauriers dans les fleurs du printemps ;
    C’est un...

  • Du fond de son tonneau, tribune populaire,
    Il exhalait sans peur sa maligne colère ;
    La censure pour lui n’avait pas de bâillons,
    Le glaive de la loi respectait ses haillons.
    Au passant, dont l’aumône était sa nourriture,
    En revanche il jetait quelque sot en pâture...

  • 1

    Le soldat
    Bons villageois, quel est le maître
    Du château qui paraît là-bas ?
    Le villageois
    La Fayette…
    Le soldat
    Dieu ! c’est peut-être...

  • Pourquoi donc, jeune Laïs,
    Rêveuse au bord de ma couche,
    Sur mes amours au pays
    M’interroger bouche à bouche ?
    J’ai, pour eux, dans nos déserts,
    Chanté sur toutes les notes…
    Mais, à propos de mes vers,
    Faites donc vos papillotes.
    Vous soupirez, et...

  • J’ai dit souvent : Dieu confonde
    Ce monde et tout avec lui !
    Mais, quand de ce pauvre monde
    Le jour suprême aura lui,
    Changeant de ton dès l’aurore,
    Je dirai, j’en fais l’aveu :
    Pauvre globe, tourne encore,
    Tourne, tourne encore un peu.

    À cette...