Déserts où j'ai vécu dans un calme si doux,
Pins qui d'un si beau vert couvrez mon ermitage,
La cour depuis un an me sépare de vous,
Mais elle ne saurait m'arrêter davantage.
La vertu la plus nette y fait des ennemis ;
Les palais y sont pleins d'orgueil et d'...
François Maynard
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Ce que ta plume produit
Est couvert de trop de voiles.
Ton discours est une nuit
Veufve de lune et d'estoilles.
Mon ami, chasse bien loin
Cette noire rhetorique :
Tes ouvrages ont besoin
D'un devin qui les explique.
Si ton esprit veut... -
C'est grand dommage que ma Chate
Aille au païs des Trépassez :
Pour se garentir de sa pate,
Jamais Rat ne courut assez.
Elle fut Matrone Romaine,
Et fille de nobles Ayeux.
Mon Laquay la prit sans mitaine
Près du Temple de tous les Dieux.
... -
Adieu Paris, adieu pour la derniere fois !
Je suis las d'encenser l'autel de la fortune
Et brusle de revoir mes rochers et mes bois
OÙ tout me satisfait, où rien ne m'importune.
Je ny suis point touché de l'amour des thresors ;
Je n'y demande pas d'augmenter mon... -
Je donne à mon desert les restes de ma vie,
Pour ne dépendre plus que du Ciel et de moy.
Le temps et la raison m'ont fait perdre l'envie
D'encenser la faveur, et de suivre le Roy.
Faret, je suis ravy des bois où je demeure.
J'y trouve la santé de l'esprit et du... -
Je suis dans le penchant de mon âge de glace.
Mon âme se destache et va laisser mon corps ;
En cette extremité que faut-il que je face,
Pour entrer sans frayeur dans la terre des morts ?
J'ay flatté les puissans, j'ay plastré leurs malices,
J'ay fait de mes... -
Je touche de mon pied le bord de l'autre monde,
L'âge m'oste le goust, la force et le sommeil ;
Et l'on verra bien-tost naistre du sein de l'Onde
La premiere clarté de mon dernier Soleil.
Muses, je m'en vay dire au fantosme d'Auguste
Que sa rare bonté n'a plus... -
Pierre qui, durant sa jeunesse,
Fut un renommé savetier,
Est superbe de sa richesse
Et honteux de son vieux métier.Ce fortuné marchand de bottes
Possède un parc, près de chez moi,
Dont les fontaines et les grottes
Sont dignes des maisons du roi... -
Cloris, que dans mon cœur j'ai si longtemps servie
Et que ma passion montre à tout l'univers,
Ne veux-tu pas changer le destin de ma vie,
Et donner de beaux jours à mes derniers hivers ?N'oppose plus ton deuil au bonheur où j'aspire.
Ton visage est-il fait pour...