François Fabié

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    Le soleil de juillet à la flamme aveuglante
    Enveloppe les blés dorés pleins de frissons,
    La prairie aux flots bleus, la foret somnolente
    Et la bruyère où les criquets font leurs chansons.

    On entend le bruit clair des faux que l'on aiguise,
    Là-bas, près des...

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    C'est moi qui suis le sabotier ;
    Et le village tout entier
    — Homme, femme, enfant — pêle-mêle
    Chez moi vient doubler sa semelle
    De bois de hêtre ou de noyer ;
    C'est moi qui suis le sabotier.
     
    Je sais qu'il est des gens futiles,
    Et que les...

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    Oh ! je vois tout d’ici, frère, à travers ta lettre :
    Notre moulin muet, l’étang glacé, les bois
    Blancs de givre et de neige et craquant sous le poids,
    Et les moineaux plaintifs assiégeant la fenêtre ;

    Et vous tous entourant le lit où, sans effort,
    ― Calme...

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    Jean le Pâtre, de Ginestous,
    Dans le canton connu de tous,
    Vient de mourir sans agonie ;
    Il avait quatre-vingt-sept ans,
    Tous ses cheveux, toutes ses dents,
    Et, dans son genre, du génie.

    Son goût, qui jamais ne changea,
    À six ans lui faisait...

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    C’est à toi que je veux offrir mes premiers vers,
    Père ! J’en ai cueilli les strophes un peu rudes
    Là-haut, dans ton Rouergue aux âpres solitudes,
    Parmi les bois touffus et les genêts amers.

    Tu ne les liras point, je le sais, ô mon père !
    Car tu ne sais pas...

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    Quand le désir nous prend, artistes ou poètes,
    Ouvriers ou penseurs, gens de rien ou de peu,
    De déserter Paris qui nous met l’âme en feu,
    Pour aller écouter aux champs les alouettes,

    N’est-il pas vrai qu’avant d’apercevoir le seuil
    Que la mort, nous absents...

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    Un brutal écrivain t’outrage dans son livre
    Et soutient que tes fils sont lâches et pervers,
    Terre ! ― Moi qui t’adore et que ton souffle enivre,
    Je viens te faire amende honorable en ces vers.

    Car c’est toi la beauté, la pureté suprême,
    Fille des flots et...