Oh ! les yeux adorés ne sont pas ceux qui virent
Qu’on les aimait, ― alors qu’on en mourait tout bas !
Les rêves les plus doux ne sont pas ceux que firent
Deux êtres, cœur à cœur et les bras dans les bras !
Les bonheurs les plus chers à notre âme assouvie
Ne...
Barbey d’Aurevilly
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Oh ! comme tu vieillis ! tu n’en es pas moins belle ;
Ton front au poids des ans refuse de fléchir.
La rose de ta lèvre est peut-être éternelle,
Puisque pleurs ni baisers, rien n’a pu la flétrir !
Oh ! comme tu vieillis ! Je te retrouve toute,
Comme... -
Allons ! bel oiseau bleu, venez chanter
votre romance à Madame…
Suzanne.« Vous ne mettrez jamais dans votre
« Flore amoureuse, le Nénuphar blanc
« qui s’appelle… »
Une première lettre....
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Je pris pour maître, un jour, une rude maîtresse,
Plus fauve qu’un jaguar, plus rousse qu’un lion !
Je l’aimais ardemment, âprement, sans tendresse,
Avec possession plus qu’adoration !
C’était ma rage, à moi ! la dernière folie
Qui saisit, ― quand, touché... -
Je vivais sans cœur, tu vivais sans flamme,
Incomplets, mais faits pour un sort plus beau ;
Tu pris de mes sens, je pris de ton âme,
Et tous deux ainsi nous nous partageâme :
Mais c’est toi qui fis le meilleur cadeau !Oui ! c’est toi, merci… C’est toi,...
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Un soir, j’étais debout, auprès d’une fenêtre...
Contre la vitre en feu j’avais mon front songeur,
Et je voyais, là-bas, lentement disparaître
Un soleil embrumé qui mourait sans splendeur !
C’était un vieux soleil des derniers soirs d’automne,
Globe d’un... -
Tu ne sais pas, Clary, quand, heureuse, ravie,
Tu me tends ton épaule et ton front tour à tour,
Que dans la double coupe où je puise la vie
Il est un autre goût que celui de l’amour…
Ô ma chère Clary, tu ne sais pas sans doute
Qu’il est derrière nous un... -
Un soir, dans la Sierra, passait Campéador.
Sur sa cuirasse d’or le soleil mirait l’or
Des derniers flamboiements d’une soirée ardente
Et semblait du héros la splendeur flamboyante !
Il n’était qu’or partout, du cimier aux talons.
L’or des cuissards... -
Oui ! restons masqués pour le monde !
Il ne vaut pas ce qu’il verrait
Dans notre intimité profonde,
S’il en surprenait le secret !
Il en abuserait, sans doute ;
Il est si cruel et si bas !
Ma Clara, pour toi je redoute
Ce que, toi, tu ne connais... -
Le Jour meurt, — et la Nuit met le pied sur sa tombe
Avec le noir orgueil d’avoir tué le Jour.
De la patère au sphinx l’épais rideau retombe,
Et le salon désert dans son vaste pourtour
A pris des airs de catacombe.Et les volets fermés par-dessus le...