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« À quoi je songe ? » Victor Hugo 1909 French

XXIII

À quoi je songe ? — Hélas ! loin du toit où vous êtes,
Enfants, je songe à vous ! à vous, mes jeunes têtes,
Espoir de mon été déjà penchant...

« À toute âme qui pleure » Maurice Maeterlinck 1882 French

XV

Cantique de la Vierge dans « Sœur Béatrice »

À toute âme qui pleure,
À tout péché qui passe,
J’ouvre au sein des étoiles
Mes mains pleines de grâces.

Il n’est péché qui vive
Quand l’amour a parlé;
Il n’est âme qui...

« À vingt ans on a l’œil difficile et très-fier » Sully Prudhomme 1872 French

 
À vingt ans on a l’œil difficile et très fier :
On ne regarde pas la première venue,
Mais la plus belle ! Et, plein d’une extase ingénue,
On prend pour de l’amour le désir né d’hier.

Plus tard, quand on a fait l’apprentissage amer,
Le prestige insolent des...

« Ah ! c’est un rêve ! non ! nous n’y consentons point » Victor Hugo 1822 French

I

Ah ! c'est un rêve ! non ! nous n'y consentons point.
Dresse-toi, la colère au coeur, l'épée au poing,
France ! prends ton bâton, prends ta fourche, ramasse
Les pierres du chemin, debout, levée en masse !
France ! qu'est-ce que c'est...

« Ah ! le cours de mes ans » Sully Prudhomme 1859 French

 
Ah ! le cours de mes ans ne peut que faire envie :
Je ne maudirai pas le jour où je suis né.
Si Dieu m’a fait souffrir, il m’a beaucoup donné,
Je ne me plaindrai pas d’avoir connu la vie.

De la félicité que j’avais poursuivie
Le trop vaste horizon s’est...

« Ah ! le pourrai-je au moins ? » André Chénier 1782 French

 
Ah ! le pourrai-je au moins ? suis-je assez intrépide ?
Et toute belle enfin serait-elle perfide ?
Moi, tendre, même faible, et dans l'âge d'aimer,
Faut-il n'oser plus voir tout ce qui peut charmer ?
Quand chacun à l'envi jouit, aime, soupire,
Faut-il donc...

« Ah ! ne le croyez pas que par moments j’oublie » André Chénier 1782 French

 
Ah ! ne le croyez pas que par moments j’oublie
Et mon cœur, et l'amour, extase, poésie,
Vous surtout, belle et douce à mes rêves secrets,
Vous dont les purs regards font les miens indiscrets.
Sans doute c'est plaisir d'oublier à son aise
La tenace douleur...

« Aimons-nous et dormons » Théodore de Banville 1843 French

 
                  Aimons-nous et dormons
            Sans songer au reste du monde !
      Ni le flot de la mer, ni l’ouragan des monts,
                  Tant que nous nous aimons
            Ne courbera ta tête blonde,
                  Car l’amour est...

« Ainsi que l’alouette » Albert Glatigny 1859 French

 
Ainsi que l’alouette
     Au bord du champ,
Le paisible poëte
     Et dominant l’Fera son chant.

De sa voix attendrie
     Il redira
Ton angoisse, ô patrie !
     Il chantera

Ta grandeur dans l’épreuve
     Et ton courroux,
Et...

« Ainsi qu’on voit plorer la chaste tourterelle » François Béroalde de Verville 1576 French

 
Ainsi qu'on voit pleurer la chaste tourterelle
Quand la mort a éteint la moitié de son cœur,
Je veux en accusant ma fortune cruelle,
Éloigné de vos yeux soupirer ma douleur.

N'ai-je pas bien raison de faire ouïr ma plainte,
Puis qu'à votre départ mon cœur s...

« Archimede abusé pendant que tu t’abuse » Jean-Baptiste Chassignet 1591 French

Archimede abusé pendant que tu t’abuse
A peindre sur la poudre, & d’un baston d’airain
Tracer un cercle rond, l’exercite Romain
Surprent, sans y penser, ta chere Syracuse.

Homme mal advisé, pendant que tu t’amuse
A mille fols pensers, le trespas incertain...

« Arrivant au logis pour un petit quart d’heure » Jean-Baptiste Chassignet 1591 French

Arrivant au logis pour un petit quart d’heure
Que le passant y doit seulement sejourner,
Il ne s’adonne point à rompre et retourner,
Demolir ou bastir le lieu de sa demeure;

Estranger vagabond sur la terre peu seure,
Ne travailles point tant à briguer et vener...

« Au pays de ma reine » Vladimir Soloviev 1914 French

 
Au pays de ma reine il est un haut palais,
        Sept piliers dorés le supportent.
Ma reine, à moi, possède un bandeau de sept perles
        Que mille et mille pierres décorent.

Et dans le vert jardin, au pays de ma reine,
        La rose et le lis sont...

« Au seul souci de voyager » Stéphane Mallarmé 1914 French

Au seul souci de voyager
Outre une Inde splendide et trouble
— Ce salut soit le messager
Du temps, cap que ta poupe double

Comme sur quelque vergue bas
Plongeante avec la caravelle
Ecumait toujours en ébats
Un oiseau d’annonce nouvelle

Qui...

« Au temps que j’étais pur » Louis Bouilhet 1841 French

 
Inque situm furtim musa trahebat opus!

Ovidius.

I

Au temps que j’étais pur et tout léger d’années.
Quand, pensif écolier, je rêvais dans les bois,
Toutes les nuits, alors, de roses couronnées,
S’inclinaient sur ma couche, avec de douces voix...

« Autant certes la femme gagne » Paul Verlaine 1904 French

Autant certes la femme gagne
À faire l’amour en chemise,
Autant alors cette compagne
Est-elle seulement de mise

À la condition expresse
D’un voile, court, délinéant
Cuisse et mollet, téton et fesse
Et leur truc un peu trop géant.

Ne s’écartant...

« Avant que tu ne t’en ailles » Paul Verlaine 1864 French

                        
              V

Avant que tu ne t’en ailles,
Pâle étoile du matin,
          — Mille cailles
Chantent, chantent dans le thym. —

Tourne devers le poète,
Dont les yeux sont pleins d’amour ;
          — L’alouette...

« Beaux et grands bâtiments d’éternelle structure » François de Malherbe 1575 French

Beaux et grands bâtiments d’éternelle structure,
Superbes de matière, et d’ouvrages divers,
Où le plus digne roi qui soit en l’univers
Aux miracles de l’art fait céder la nature :

Beau parc et beaux jardins qui, dans votre clôture,
Avez toujours des fleurs et des...

« Bien souvent je revois » Théodore de Banville 1889 French

 

Bien souvent je revois sous mes paupières closes,
La nuit, mon vieux Moulins bâti de briques roses,
Les cours tout embaumés par la fleur du tilleul,
Ce vieux pont de granit bâti par mon aïeul,
Nos fontaines, les champs, les bois, les chères tombes,
Le ciel...

« Bistro » Raoul Ponchon 1920 French

Non, « bistro » n’est pas une injure.
Et pour en décider tout court,
Je n’ai pas besoin, je te jure,
De réfléchir pendant huit jours.

En se servant de ce vocable,
Ô cabaretier ! crois-le bien,
Notre auteur était incapable
De vouloir te blesser en rien...