D'un vanneur de blé aux vents

A vous, troupe légère,
Qui d'aile passagère
Par le monde volez,
Et d'un sifflant murmure
L'ombrageuse verdure
Doucement ébranlez,

J'offre ces violettes,
Ces lis et ces fleurettes,
Et ces roses ici,
Ces vermeillettes roses,
Tout fraîchement écloses,
Et ces oeillets aussi.

De votre douce haleine
Éventez cette plaine,
Éventez ce séjour,
Cependant que j'ahanne
A mon blé que je vanne
A la chaleur du jour.

Collection: 
1541

More from Poet

  • Ô que celui était cautement sage,
    Qui conseillait, pour ne laisser moisir
    Ses citoyens en paresseux loisir,
    De pardonner aux remparts de Carthage !

    Il prévoyait que le romain courage,
    Impatient du languissant plaisir,
    Par le repos se laisserait saisir
    A...

  • Je hais plus que la mort un jeune casanier,
    Qui ne sort jamais hors, sinon aux jours de fête,
    Et craignant plus le jour qu'une sauvage bête,
    Se fait en sa maison lui-même prisonnier.

    Mais je ne puis aimer un vieillard voyager,
    Qui court deçà delà, et jamais ne s'...

  • Divins esprits, dont la poudreuse cendre
    Gît sous le faix de tant de murs couverts,
    Non votre los, qui vif par vos beaux vers
    Ne se verra sous la terre descendre,

    Si des humains la voix se peut étendre
    Depuis ici jusqu'au fond des enfers,
    Soient à mon cri les...

  • Telle que dans son char la Bérécynthienne
    Couronnée de tours, et joyeuse d'avoir
    Enfanté tant de dieux, telle se faisait voir
    En ses jours plus heureux cette ville ancienne :

    Cette ville, qui fut plus que la Phrygienne
    Foisonnante en enfants, et de qui le pouvoir...

  • Gordes, il m'est avis que je suis éveillé,
    Comme un qui tout ému d'un effroyable songe
    Se réveille en sursaut et par le lit s'allonge,
    S'émerveillant d'avoir si longtemps sommeillé.

    Roger devint ainsi (ce crois-je) émerveillé :
    Et crois que tout ainsi la vergogne...