Et je m'étais fait une vie

Et je m'étais fait une vie
Si digne d'amour ou d'envie,
Une vie à décourager
Tout coeur qui lutte ou dissimule,
Tout adversaire ou tout émule,
Cerveau pensif ou coeur léger.

Maintenant ma vie est en cendres.
Ses trois merveilles les plus tendres
Ont flambé comme plume au feu
Et ma dernière destinée
Était morte avant d'être née,
Hélas ! faute d'avoir un dieu !

Collection: 
1898

More from Poet

La pluie fine a mouillé toutes choses, très doucement, et en
silence. Il pleut encore un peu. Je vais sortir sous les arbres.
Pieds nus, pour ne pas tacher mes chaussures.

La pluie au printemps est délicieuse. Les branches chargées
de fleurs mouillées ont un parfum qui m...

Quod jam in amplexu partim audivit Ariadne.

I

" Ouvre sur moi tes yeux si tristes et si tendres,
Miroirs de mon étoile, asiles éclairés,
Tes yeux plus solennels de se voir adorés,
Temples où le silence est le secret d'entendre.

Quelle île nous conçut des...

Le premier me donna un collier, un collier de perles qui
vaut une ville, avec les palais et les temples, et les trésors
et les esclaves.

Le second fit pour moi des vers. Il disait que mes cheveux
sont noirs comme ceux de la nuit sur la mer et mes yeux
bleus comme...

Plus pur que l'air nocturne où l'or bleu s'éblouit
Plus pur que le désir suscité par les astres
Un coeur de marbre qu'un lent souffle épanouit
Éclôt d'une colonne où l'or des astres luit.
Fleur ! ô les coeurs d'acanthe aux cous blancs des pilastres !

Les souvenirs...

À José Maria de Heredia.

De ses quatre pieds purs faisant feu sur le sol,
La Bête chimérique et blanche s'écartèle,
Et son vierge poitrail qu'homme ni dieu n'attelle
S'éploie en un vivace et mystérieux vol.

Il monte, et la crinière éparse en auréole
Du...