Etouffant en la nuit la rumeur de ses pas
Le vieux ménétrier sous l'horreur de la lune
Rôde comme un garou par la lande et la dune.
Sur la grève des mers il balance ses pas,
Pris d'un doux mal d'amour pour sa dame la lune
Qui le leurre au plus loin de la lande et la dune.
Et le voilà qui vague au vouloir de ses pas
Vers le miroir des mers où palpite la lune,
Oublieux du réel de la lande et la dune.
Les bras en croix, les yeux aux cieux, à larges pas,
Au plus glauque des flots le lunatique, ô lune,
Va s'engloutir sans deuils de la lande et la dune.
Nul mutisme plus grand ne dit la mort de pas.
Un remous mollement remue au clair de lune,
Puis la lame, et le vent sur la lande et la dune.