Le vent frais de l?aurore agite les lilas.
Néère, nue et blanche, et riant aux éclats,
Du bout d?un pied de neige, au bord de la rivière,
Agace le cristal de l?onde familière,
Cependant que, non loin, guettant l?âge nouveau,
Le satyre suspend son haleine au pipeau ;
Et l?enfant que sa grâce innocente décore,
Ignorante des mois, dans sa chair pure encore,
Prend le gâteau de miel du satyre rusé,
Qui prolonge en échange un étrange baiser.
Néère
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En juillet, quand midi fait éclater les roses,
Comme un vin dévorant boire l?air irrité,
Et, tout entier brûlant des fureurs de l?été,
Abîmer son coeur ivre au gouffre ardent des choses.Voir partout la vie, une en ses métamorphoses,
Jaillir ; et l?Amour, nu comme... -
Mon coeur est un beau lac solitaire qui tremble,
Hanté d'oiseaux furtifs et de rameaux frôleurs,
Où le vol argenté des sylphes bleus s'assemble
En un soir diaphane où défaillent des fleurs.La lune y fait rêver ses pâleurs infinies ;
L'aurore en son cristal baigne... -
Partout la mer unique étreint l'horizon nu,
L'horizon désastreux où la vieille arche flotte ;
Au pied du mât penchant l'Espérance grelotte,
Croisant ses bras transis sur son coeur ingénu.Depuis mille et mille ans pareils, le soir venu,
L'Ame assise à la barre,... -
Oh ! Écoute la symphonie ;
Rien n'est doux comme une agonie
Dans la musique indéfinie
Qu'exhale un lointain vaporeux ;D'une langueur la nuit s'enivre,
Et notre coeur qu'elle délivre
Du monotone effort de vivre
Se meurt d'un trépas langoureux....
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Les désespoirs sont morts, et mortes les douleurs.
L'espérance a tissé la robe de la terre ;
Et ses vieux flancs féconds, travaillés d'un mystère,
Vont s'entr'ouvrir encor d'une extase de fleurs.Les temps sont arrivés, et l'appel de la femme,
Ce soir, a retenti...