Le zèbre pétulant aux ruades bizarres
Me fait l'effet d'un âne ôté vivant d'un gril
Quand le fer l'eut marqué d'ineffaçables barres
Et qui se souviendrait de ce cuisant péril.
Il a des soubresauts d'être fuyant la flamme
Et des hennissements étranges de brûlé.
Les bons anciens croyaient et de toute leur âme
Qu'on ne le domptait pas. Quel beau rêve envolé !
Le zèbre - un oublié de la faune héraldique -,
Le zèbre n'est pas plus indomptable que vous
Et moi. Sous le harnais il blanchit, tout l'indique.
Tout l'indique à présent que devenu très doux
S'acclimatant au plus rafraîchissant usage,
Le zèbre attelé traîne... un tonneau d'arrosage.