Les lys me semblent noirs, le miel aigre à outrance,
Les roses sentir mal, les oeillets sans couleur,
Les myrtes, les lauriers ont perdu leur verdeur,
Le dormir m'est fâcheux et long en votre absence.
Mais les lys fussent blancs, le miel doux, et je pense
Que la rose et l'oeillet ne fussent sans honneur,
Les myrtes, les lauriers fussent verts, du labeur,
J'eusse aimé le dormir avec votre présence,
Que si loin de vos yeux, à regret m'absentant,
Le corps endurait seul, étant l'esprit content :
Laissons le lys, le miel, roses, oeillets déplaire,
Les myrtes, les lauriers dès le printemps flétrir,
Me nuire le repos, me nuire le dormir,
Et que tout, hormis vous, me puisse être contraire.