Chemins de l'ouest

Pour qui vous a-t-on faits, grands chemins de l'Ouest ?
chemins de liberté que l'on suppose tels
et qui mentez sans doute...

Espaces où surgit le Popocatepelt,
où le noir séquoïa cerne d'étranges routes,
où la faune et la flore ont de si vastes ciels
que l'homme ne sait plus à quel étage vivre.
Chemins de liberté que nous supposons libres.

A travers les Pampas court mon cheval sans bride,
mais la ville géante a ses réseaux de feu
et les jeunes mortels faits de toutes les races
ont leurs lassos, leurs murs, leur pères et leurs dieux.
Des " Trois Puntas " à la mer des Sargasses,
Amériques du Sud, du Nord,
pays des toisons d'or, des mines d'or, de l'or
qui fait l'homme libre et l'esclave,
le Pampero peut-être ignore les entraves
et l'aigle boréal, les pièges du chasseur...
Mais, ô ma liberté, plus chère qu'une soeur,
c'est en moi que tu vis, sereine et sédentaire,
pendant que les chemins font le tour de la terre.

Collection: 
1921

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  • Pour qui vous a-t-on faits, grands chemins de l'Ouest ?
    chemins de liberté que l'on suppose tels
    et qui mentez sans doute...

    Espaces où surgit le Popocatepelt,
    où le noir séquoïa cerne d'étranges routes,
    où la faune et la flore ont de si vastes ciels
    que l'...

  • Et puis, c'est oublié.
    Ai-je pensé, vraiment, ces choses-là ?
    Bon soleil, te voilà
    Sur les bourgeons poisseux qui vont se déplier.

    Le miracle est partout.
    Le miracle est en moi qui ne me souviens plus.
    Il fait clair, il fait gai sur les bourgeons velus ;...

  • Ce que je veux ? Une carafe d'eau glacée.
    Rien de plus. Nuit et jour, cette eau, dans ma pensée,
    Ruisselle doucement comme d'une fontaine.
    Elle est blanche, elle est bleue à force d'être fraîche.
    Elle vient de la source ou d'une cruche pleine.
    Elle a cet argent flou...

  • Vous vous tendez vers moi, vertes petites mains des arbres,
    Vertes petites mains des arbres du chemin.
    Pendant que les vieux murs un peu plus se délabrent,
    Que les vieilles maisons montrent leurs plaies,
    Vous vous tendez vers moi, bourgeons des haies,
    Verts petits...

  • Vous laissez tomber vos mains rouges,
    Vigne vierge, vous les laissez tomber
    Comme si tout le sang du monde était sur elles.

    A leur frisson, toute la balustrade bouge,
    Tout le mur saigne,
    Ô vigne vierge... Tout le ciel est imbibé
    D'une même lumière rouge....