Sonnet faict apres le sermon du jour de la trinité 1548

à Esclairon

Je suis jaloux, je le veulx confesser,
Non d'aultre amour qui mon coeur mette en crainte,
Mais des amys de la parolle saincte,
Pour qui j'ai veu madame me laisser.

Je commençois à propos luy dresser
Du jeune archier dont mon ame est attainte,
Quand, s'esloignant de moy et de ma plainte,
A un prescheur elle alla s'adresser.

Qu'eussé je faict, fors souffrir et me taire ?
Il devisa du celeste mistere,
De trois en un et de la passion ;

Mais je ne croy qu'elle y sceut rien comprendre
Quand l'union de deux ne sçait apprendre,
Ny de ma croix avoir compassion.

Collection: 
1523

More from Poet

D'un seul malheur se peult lamenter celle
En qui tout l'heur des astres est compris
C'est (ô Clement) que tu ne fuz espris
Premier que moy de sa vive estincelle.

Son nom cogneu par ta veine immortelle,
Qui les vieux passe, et les nouveaux espritz,
Apres mil...

Voyant ces monts de veue ainsi lointaine
Je les compare à mon long desplaisir.
Haut est leur chef, et hault est mon desir,
Leur pied est ferme et ma foy est certaine.

D'eux mainct ruisseau coule et mainte fontaine,
De mes deux yeulx sortent pleurs à loisir ;
...

Traducteur du present livre d'Amadis de Gaule

Au grand desir, à l'instante requeste
De tant d'amys dont tu peux disposer,
Vouldrois tu bien (ô amy) t'opposer
Par un reffus de chose tres honeste ?

Chacun te prie et je t'en admoneste,
Que l'Amadis qu'il t'a...

Cheveux d'argent refrangé et retort,
Espars au tour d'un visaige doré ;
Frond refroncy qui m'as decolloré
Me conviant d'aymer mesme la mort
Te voyant butte et d'amour et de mort ;

Oeil de pur nacre, oeil qui fuis à grand tort
Tout oeil cherchant quelque...

Cy gist le corps de la plus heureuse ame
Qui oncques fut ou soit pour sa beauté,
Ou pour ses meurs, ou pour sa loyaulté,
Ou pour avoir esté d'un amy femme.

Amy qui a or le bruyt et la fame
D'un vif exemple et seur de fermetté,
Qui ce corps mort, ce corps tant...