L'âge d'or de l'avenir

Le rideau s'est levé devant mes yeux débiles,
La lumière s'est faite et j'ai vu ses splendeurs ;
J'ai compris nos destins par ces ombres mobiles
Qui se peignaient en noir sur de vives couleurs.
Ces feux, de ta pensée étaient les lueurs pures,
Ces ombres, du passé les magiques figures,
J'ai tressailli de joie en voyant nos grandeurs.

Il est donc vrai que l'homme est monté par lui-même
Jusqu'aux sommets glacés de sa vaste raison,
Qu'il y peut vivre en paix sans plainte et sans blasphème,
Et mesurer le monde et sonder l'horizon.
Il sait que l'univers l'écrase et le dévore ;
Plus grand que l'univers qu'il juge et qui l'ignore,
Le Berger a lui-même éclairé sa maison.

Collection: 
1830

More from Poet

  • Esprit parisien ! démon du Bas-Empire !
    Vieux sophiste épuisé qui bois, toutes les nuits,
    Comme un vin dont l'ivresse engourdit tes ennuis,
    Les gloires du matin, la meilleure et la pire;

    Froid niveleur, moulant, aussitôt qu'il expire,
    Le plâtre d'un grand homme ou...

  • I

    Qu'elle était belle, ma Frégate,
    Lorsqu'elle voguait dans le vent !
    Elle avait, au soleil levant,
    Toutes les couleurs de l'agate ;
    Ses voiles luisaient le matin
    Comme des ballons de satin ;
    Sa quille mince, longue et plate,
    Portait deux bandes d...

  • I

    Les nuages couraient sur la lune enflammée
    Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
    Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
    Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
    Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
    Lorsque, sous des...

  • I

    Qu'il est doux, qu'il est doux d'écouter des histoires,
    Des histoires du temps passé,
    Quand les branches d'arbres sont noires,
    Quand la neige est épaisse et charge un sol glacé !
    Quand seul dans un ciel pâle un peuplier s'élance,
    Quand sous le manteau blanc...

  • De l'époux bien-aimé n'entends-je pas la voix ?
    Oui, pareil au chevreuil, le voici, je le vois.
    Il reparaît joyeux sur le haut des montagnes,
    Bondit sur la colline et passe les campagnes.

    O fortifiez-moi ! mêlez des fruits aux fleurs !
    Car je languis d'amour et j'...