Levez-vous, Soleil de mon âme,
Votre clarté plus ne me luit ;
Chassez mon froid par votre flamme,
Par vos rais l'ombre de ma nuit.
L'autre soleil est par trop sombre
Et trop peu chauds sont ses rayons
Pour de mon âme chasser l'ombre
Et faire fondre ses glaçons.
Mon Soleil, ne tardez plus guère
D'éclairer à votre retour ;
Sans votre divine lumière,
Je ne vois que nuit en plein jour.
Soleil, ma lumière et ma joie,
Sans vous je chemine à faux pas ;
Je choppe, je chais, je fourvoie
Quand sur moi vous ne luisez pas.
Lors une triste nuit allonge
Un noir voile autour de mon coeur,
En le donnant en proie au songe,
Et le songe en proie à la peur.
Le malin qui m'est adversaire
Et qui me veut rendre confus
Prend plus d'audace à me mal faire
La nuit quand vous ne luisez plus.
Mon Soleil, que votre ardeur fonde
L'épais glaçon de mes ennuis ;
Ô Soleil du Soleil du monde,
Levez-vous, et chassez mes nuits.