Oreilles, la nature en coquillant qui gire
Vos petits ronds voutés de long et de travers,
Fait en vous un dédale, où bien souvent je perds
Le langage amoureux que pour vous je soupire.
Ô portes de l'esprit, par où le doux Zéphyre
Fait entrer sur son aile et l'amour et mes vers,
Chastes chemins du coeur qui toujours sont ouverts
Pour ouïr les discours d'un pudique martyre,
Oreilles l'abrégé de toutes les beautés,
Petits croissants d'amour, accroissez les bontés
De ma chère Amaranthe, afin qu'elle m'allège !
Mais quoi par vos faveurs pourrais-je la toucher ?
Ma voix qui n'est que feu n'ose vous approcher,
Pource que vous avez la blancheur de la neige.