Chansons bas

I

(le Savetier)

Hors de la poix rien à faire,
Le lys naît blanc, comme odeur
Simplement je le préfère
A ce bon raccommodeur.

Il va de cuir à ma paire
Adjoindre plus que je n'eus
Jamais, cela désespère
Un besoin de talons nus.

Son marteau qui ne dévie
Fixe de clous gouailleurs
Sur la semelle l'envie
Toujours conduisant ailleurs.

Il recréerait des souliers,
Ô pieds, si vous le vouliez !

II

(la Marchande d'Herbes Aromatiques)

Ta paille azur de lavandes,
Ne crois pas avec ce cil
Osé que tu me la vendes
Comme à l'hypocrite s'il

En tapisse la muraille
De lieux les absolus lieux
Pour le ventre qui se raille
Renaître aux sentiments bleus.

Mieux entre une envahissante
Chevelure ici mets-la
Que le brin salubre y sente,
Zéphirine, Paméla

Ou conduise vers l'époux
Les prémices de tes poux.

Collection: 
1862

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  • Ta paille azur de lavandes,
    Ne crois pas avec ce cil
    Osé que tu me la vendes
    Comme a l'hypocrite s'il

    En tapisse la muraille
    De lieux les absolus lieux
    Pour le ventre qui se raille
    Renaître aux sentiments bleus.

    Mieux entre une envahissante...

  • Pas les rafales à propos
    De rien comme occuper la rue
    Sujette au noir vol de chapeaux ;
    Mais une danseuse apparue

    Tourbillon de mousseline ou
    Fureur éparses en écumes
    Que soulève par son genou
    Celle même dont nous vécûmes

    Pour tout, hormis lui,...

  • Las du triste hôpital, et de l'encens fétide
    Qui monte en la blancheur banale des rideaux
    Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
    Le moribond sournois y redresse un vieux dos,

    Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
    Que pour voir du soleil sur les...

  • Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaître
    Autre que l'histrion qui du geste évoquais
    Comme plume la suie ignoble des quinquets,
    J'ai troué dans le mur de toile une fenêtre.

    De ma jambe et des bras limpide nageur traître,
    A bonds multipliés, reniant le mauvais...

  • A la fenêtre recélant
    Le santal vieux qui se dédore
    De sa viole étincelant
    Jadis avec flûte ou mandore,

    Est la Sainte pâle, étalant
    Le livre vieux qui se déplie
    Du Magnificat ruisselant
    Jadis selon vêpre et complie :

    A ce vitrage d'ostensoir...