À Degas.
Les cheveux plantureux et blonds, bourrés de crin,
Se redressent altiers : deux touffes latérales
Se collent sur le front en moqueuses spirales.
Aigues-marines, dans le transparent écrin
Des paupières, les yeux qu’un clair fluide baigne
Ont un voluptueux regard qui me dédaigne.
Tout me nargue : les fins sourcils, arcs indomptés,
Le nez au flair savant, la langue purpurine
Qui s’allonge jusqu’à chatouiller la narine,
Et le menton pointu, signe des volontés
Implacables, et puis cette irritante mouche
Sise au-dessous du nez et tout près de la bouche.
Mais, au bout du menton rose où vient se poser
Un doigt mignon, dans cette attitude songeuse,
Énigmatiquement la fossette se creuse.
Je prends, à la faveur de ce calme, un baiser
Sur les flocons dont la nuque fine est couverte,
En prix de ce croquis rimé d’après vous, Berthe.