nfin et pour toujours repose-toi, mon cœur,
Ô mon cœur fatigué ! Cette suprême erreur
À qui tu t’es donné, la croyant éternelle,
Elle est morte, et bien morte ! et je sens qu’avec elle
Non seulement l’espoir, mais le désir est mort.
Meurs aussi, pauvre cœur ! Sans regret ni remord
Du passé, rends à l’air ta flamme inassouvie.
Vœux déçus, amertume, ennui, voilà la vie !
Dans le renoncement est la sérénité.
Pour souffrir n’as-tu pas trop longtemps palpité ?
Repose-toi, mon cœur ! Il n’est rien en ce monde,
À tes fiers battements il n’est rien qui réponde.
La terre est vide, et vide est le ciel ! Le Destin,
Pouvoir lâche et caché, nous mène au but certain,
Le néant ! En mépris nous tient cette nature
Qui d’espoirs étoilés nous leurre et nous sature :
De ses déceptions affranchi désormais,
Repose-toi, mon cœur ! — désespère à jamais !