Etonnement de l'âme et des yeux, lorsqu'on entre
Dans cette ville active et qu'en vain nous fuyons !
Certain orgueil nous prend, on dit : « Voici le centre,
L'ardent foyer qui lance en tout lieu ses rayons. »
On vivait par le cœur, on vit par la pensée ;
Mais l'art et la pensée ont aussi leur douceur :
Comme un bel arbre, aimons la colonne élancée !
L'art vrai n'a-t-il donc pas la nature pour sœur ?
Et même les vieillards, ces mornes créatures,
A ce grand mouvement raniment leurs ressorts :
Ils vont causant entre eux de lettres, de peintures,
Et l'esprit les distrait des souffrances du corps.
Paris
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Ô maison du Moustoir ! combien de fois la nuit,
Ou quand j'erre le jour dans la foule et le bruit,
Tu m'apparais ! - Je vois les toits de ton village
Baignés à l'horizon dans des mers de feuillage,
Une grêle fumée au-dessus, dans un champ
Une femme de loin appelant... -
À Berthel.
Avec une jeune veuve,
Tendre encor, j'en ai la preuve,
Parlant breton et français
En causant de mille choses,
Par la bruyère aux fleurs roses,
Tout en causant je passais.C'était en juin, la chaleur était grande
Sur le sentier qui... -
Je crois l'entendre encor, quand, sa main, sur mon bras,
Autour des verts remparts nous allions pas à pas :
" Oui, quand tu pars, mon fils, oui, c'est un vide immense,
Un morne et froid désert, où la nuit recommence ;
Ma fidèle maison, le jardin, mes amours,
Tout... -
Ô mes frères, voici le beau temps des vacances !
Le mois d'août, appelé par dix mois d'espérances !
De bien loin votre aîné ; je ne puis oublier
Août et ses jeux riants ; alors, pauvre écolier,
Je veux voir mon pays, notre petit domaine ;
Et toujours le mois d'août... -
Écris-moi, mon ami, si devant ta faucille
Le seigle mûr de couleuvres fourmille ;
Dis-moi, brave Berthel, si les chiens altérés
Errent par bande aux montagnes d'Arréz.Hélas ! durant ce mois d'ardente canicule,
Tout fermente ; et partout un noir venin circule....