Aujourd’hui dans tes bras j’ai demeuré pâmée,
Aujourd’hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur,
Et je cede aux transports dont mon âme est charmée.
Ta flâme et ton respect m’ont enfin désarmée,
Dans nos embrassemens je mets tout mon bonheur,
Et je ne connois plus de vertu ni d’honneur,
Puisque j’aime Tirsis, et que j’en suis aimée.
Ô vous ! foibles esprits, qui ne connoissez pas
Les plaisirs les plus doux que l’on goûte ici-bas,
Apprenez les transports dont mon âme est ravie.
Une douce langueur m’ôte le sentiment,
Je meurs entre les bras de mon fidelle Amant,
Et c’est dans cette mort que je trouve la vie.