L’Idéal

 
Ne dis pas que la vie est un jouet
Dans la main du sort insensé
Le festin de la bêtise insouciante
Le poison des doutes et de la lutte.
Non, la vie est une aspiration raisonnable
Vers où brûle la flamme éternelle
Où l’homme, le couronnement de la création,
Règne sur l’univers.

En bas sont érigés par la foule
Des dieux momentanés
Par leur clinquant doré
Ils attirent les hommes.
Pour ce fantôme d’idéal
Ont succombé assez de lutteurs
Et le sang coule au piédestal
Des dieux qui ne valent pas la lutte.

Le temps passe... et les hommes eux-mêmes
Les précipitent de leur hauteur
Se divertissent par de nouveaux rêves
Adorent d’autres dieux.
Mais il n’y a qu’un seul qui subsiste
En dehors du siècle et de la foule.
La grande idole de l’homme
Dans les rayons de la beauté morale.

Et celui qui, par sa pensée
A pu s’élever au-dessus de la foule
Saura apprécier la lumière puissante de l’amour
Et l’idéal sacré du cœur.
Il abandonnera toutes les idoles du siècle
Avec leur clinquant passager
Et marchera d’un pas assuré
Vers l’idéal de l’homme.

Collection: 
1882

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