Voici s’endormir les heures brèves
Qui frissonnent de froid et de peur.
La meute invisible de nos rêves
Poursuit la lune dont la lueur
Emeut l’âme de l’eau sur les grèves
Et fait crier l’amour dans mon cœur.
Je me trouve au tournant de la route,
Les yeux cherchant ce qu’on ne voit pas,
Les mains folles comme lorsqu’on doute,
Les pieds ne suivant plus d’autres pas.
Mais j’ai gardé confiance toute
Que l’auberge est ouverte là-bas,
Là-bas où sera douce l’aurore
Sous les arbres roses du verger
Lorsqu’à l’heure où les nids vont éclore
Je sentirai sur mon front léger
Les baisers de celle que j’ignore,
Mais qui sera bonne à l’étranger.